RSF dénonce les pressions exercées par le Premier ministre finlandais sur des journalistes

Crise au sommet en Finlande, le pays qui occupe depuis 2009 la première place au Classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF). Le Premier ministre a été contraint de reconnaître qu’il avait fait pression sur des journalistes de la télévision publique, afin qu’ils renoncent à publier des informations l’accusant de conflits d’intérêts.

L’hebdomadaire finlandais Suomen Kuvalehti a révélé le 25 novembre dernier que le Premier ministre Juha Sipila avait envoyé une vingtaine de courriers électroniques à deux journalistes de la télévision publique Yle. L’objectif, rapporte le média, était de les dissuader de poursuivre la publication de documents relatifs aux investissements financiers du gouvernement dans une société minière dont la famille de Sipila détient 5 % des parts.


L’un des rédacteurs en chef aurait obtempéré tandis qu’un présentateur prêt à braver l’interdit aurait été menacé de licenciement.


Sommé de s’expliquer sur ces pratiques, le Premier ministre avoue s’être laissé emporter par l’émotion mais se défend d’avoir tenté d’influencer la rédaction de Yle.


« RSF condamne l’existence de telles pratiques dans un pays qui fait figure de modèle en matière de liberté de la presse. Ces graves allégations laissent penser que le chef du gouvernement néglige l’indépendance du service public et se livre à des pressions inacceptables», déclare Pauline Adès-Mével, responsable du bureau UE-Balkans de RSF.


La Finlande occupe la 1ère place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2016 établi par Reporters sans frontières
Publié le
Updated on 03.12.2016