RSF condamne le nouvel assassinat d’un journaliste en Inde du nord
Un journaliste a été abattu de cinq balles hier soir dans la ville de Kanpur, au nord du pays. Alors que trois journalistes indiens ont déjà été tués pour leur métier ces trois derniers mois, Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités indiennes à prendre des mesures concrètes pour assurer la protection des professionnels des médias.
Hier en fin d’après-midi, Navin Gupta sortait des toilettes publiques, à proximité d’un marché de Bilhaur, quand trois à quatre hommes à moto l’ont criblé de balles. L’homme de 35 ans, qui travaillait pour le quotidien Hindustan, est mort durant son évacuation vers l’hôpital. Il laisse derrière lui une femme et une fille de quatre ans.
La police a lancé des recherches pour tenter de retrouver les coupables, sans résultat pour l’instant. Le mobile de cet assassinat sauvage reste incertain, mais plusieurs journalistes du district de Kanpur se sont réunis en urgence pour transmettre leur inquiétude quant à leur sécurité.
“Nous soutenons l’enquête lancée par la police pour ne pas laisser ce crime impuni, note Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Mais n’oublions pas que c’est au moins le quatrième journaliste assassiné en Inde en à peine trois mois. Les autorités fédérales doivent rapidement prendre des mesures pour assurer la sécurité des professionnels des médias. De même, il incombe au gouvernement de l’Uttar Pradesh, où a eu lieu cet assassinat, de mieux protéger les journalistes qui enquêtent sur des sujets sensibles. Avec trois journalistes assassinés ces deux dernières années, cet Etat a un lourd passé en la matière.”
Dans l’Uttar Pradesh, le journaliste Jagendra Singh a été tué et brûlé en juin 2015 pour ses enquêtes sur les mines de sable illégales. Deux mois plus tard, Sanjay Pathak, qui travaillait pour un quotidien local, a été battu à mort. En octobre 2015, c’est le reporter Hemant Yadav qui a été abattu par un homme à moto. Les membres de la “mafia des mines” ont été pointés du doigt.
Le 5 septembre dernier, la journaliste Gauri Lanesh a été abattue devant son domicile de Bangalore, au sud de l’Inde. Deux semaines plus tard, le reporter Shantanu Bhowmick a été battu et poignardé à mort dans l’Etat du Tripura, au nord-ouest du pays. Dans ce même Etat, le journaliste Sudip Datta Bhaunik a été tué par balles il y à moins de dix jours.
L’Inde est située à la 136ème position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2017.