Reporters sans frontières dénonce l'intensification de la censure en ligne

Lisez la version thaïe Reporters sans frontières exprime son inquiétude pour l'avenir de l'Internet en Thaïlande. Le 30 décembre 2008, le gouvernement a annoncé avoir bloqué plus de 2300 sites Internet en 2008, dont la plupart pour crime de “lèse-majesté”. Ranongrak Suwanchawee, la nouvelle ministre des Communications et de l'Information, a également affirmé que sa priorité était le blocage de ce type de contenus. “A force de vouloir protéger l'image du roi, le gouvernement la malmène. Recourir au prétexte du crime de lèse-majesté est parfaitement abusif dans certains cas. Nous rappelons que, aujourd'hui, cela fait quatre mois que l'auteur australien Harry Nicolaides est détenu à la prison spéciale de Bangkok pour ce prétendu crime, alors qu'il n'a publié que deux lignes sur un proche du roi, sans le nommer. Nous réitérons notre demande de libération”, a déclaré l'organisation. Le 29 décembre, Ranongrak Suwanchawee, en poste depuis le 26 décembre, a déclaré que la priorité de son ministère était de “bloquer les sites Internet insultant la monarchie”. Elle a également ajouté que son prédécesseur “croyait par erreur qu'il y avait peu à faire pour contrôler les sites Internet hébergés à l'étranger”. Deux jours auparavant, les démocrates au pouvoir ont appelé à un durcissement de la législation sur le crime de “lèse-majesté”. En effet, le commandant en chef des armées, le général Anupong Paojinda, a demandé à ses officiers de veiller à ce qu'aucun geste contraire à la monarchie ne soit commis. Il a également ordonné que chacun des huit cents bataillons de l'armée royale surveillent un à deux sites Internet jugés “sensibles” afin qu'aucun commentaire susceptible de ternir l'image du roi ne soit posté en ligne. Harry Nicolaides a été arrêté le 31 août 2008 alors qu'il était à l'aéroport pour rentrer en Australie. Originaire de Melbourne, il était professeur à l'université de Mae Fah Luang à Chiang Rai (nord du pays) et contribuait également à certaines revues et sites Internet. Ses quatre demandes de mise en liberté provisoire ont été refusées.
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Updated on 20.01.2016