Reporters sans frontières demande à la mission d'observation norvégienne de mener sa propre enquête sur l'assassinat de Dharmeratnam Sivaram

Reporters sans frontières a adressé une lettre à Erik Solheim, responsable des négociations de la mission de surveillance norvégienne chargée d'assurer le maintien de la paix au Sri Lanka, d'enquêter directement sur l'assassinat du journaliste tamoul Dharmeratnam Sivaram. « La paix passe aussi par la justice », a écrit l'organisation.

Dans une lettre adressée à Erik Solheim, le responsable des négociations de la Sri Lanka Monitoring Mission (SLMM), Reporters sans frontières a demandé que soit diligentée une enquête internationale et indépendante sur l'assassinat du directeur de Tamilnet, Dharmeratnam Sivaram. « La Sri Lanka Monitoring Mission (SLMM) a trop longtemps ignoré les assassinats politiques et les atteintes à la liberté de la presse. La paix ne se construit pas seulement par un arrêt des combats, mais également par la possibilité pour la société civile, notamment les journalistes, de travailler librement et en sécurité. La paix passe aussi par la justice », a écrit Reporters sans frontières. Il est à redouter que les autorités de Colombo ne mettent pas tout en œuvre pour identifier les exécutants et les commanditaires du meurtre de Sivaram. En effet, l'absence d'enquête sérieuse et de procès dans d'autres affaires d'assassinats ou d'agressions de journalistes a considérablement décrédibilisé l'action de l'Etat en faveur de la liberté de la presse. Les auteurs et les commanditaires des assassinats des journalistes Mayilvaganam Nimalarajan, Aiyathurai Nadesan, Rohana Kumara, Nadarajah Atputharajah et Anthony Mariyanayagam, survenus au cours des quatre dernières années, n'ont jamais été jugés. Reporters sans frontières a maintes fois dénoncé ce climat d'impunité. Déjà, en juillet 2004, Reporters sans frontières incitait, dans un rapport, la SLMM à intervenir directement dans les violations de la liberté de la presse. L'organisation regrette que les autorités norvégiennes n'aient jamais publiquement condamné les attaques de journalistes par l'une des deux parties en conflit, alors que le texte mettant en place la SLMM précise que toute violation doit faire l'objet d'une enquête.
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Updated on 20.01.2016