Reporters sans frontières demande la libération de Ruslan Sharipov

Reporters sans frontières réclame la libération immédiate du journaliste et défenseur des droits de l'homme Ruslan Sharipov, qui a déjà purgé un tiers de sa peine de trois ans d'emprisonnement.

"Ruslan Sharipov, connu pour ses positions critiques à l'égard du pouvoir et pour son travail de défenseur des droits de l'homme, est le symbole de l'oppression que vivent les journalistes en Ouzbékistan aujourd'hui. Les accusations portées contre lui ne visent qu'à faire taire une voix dissidente. Reporters sans frontières demande sa libération immédiate comme le permet la loi. Ce geste permettrait de restaurer l'image du pays, ternie par de multiples violations de la liberté de la presse", a déclaré l'organisation. Conformément à l'article 164 du code pénal de la République d'Ouzbékistan, la Commission de l'administration centrale d'application des peines s'est réunie, le 12 juin 2004, pour examiner la possibilité de réduction de la peine de Ruslan Sharipov. Le journaliste, ayant purgé le tiers de sa peine, pourrait bénéficier d'une amnistie. Le 25 septembre 2003, Ruslan Sharipov, âgé de 25 ans, avait été condamné en appel à quatre ans de prison pour homosexualité (art. 120 du code pénal) et relations sexuelles avec un mineur (art. 128). A l'occasion d'une amnistie générale de décembre 2003, sa peine avait été réduite à un peu plus de trois ans. Les autorités avaient alors indiqué qu'il pourrait être libéré en juin 2004. Ancien président du syndicat des journalistes d'Ouzbékistan UIJU et correspondant de l'agence de presse russe Prima, il avait été arrêté le 26 mai. Le 8 août, il avait, sous la contrainte, plaidé coupable, demandé pardon au président Karimov pour tous ses articles critiques et renoncé à être défendu par un avocat. Le 5 septembre, il avait adressé un courrier au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, dans lequel il expliquait avoir été obligé de plaider coupable après avoir subi des tortures physiques et psychologiques. Ruslan Sharipov, qui n'a jamais nié sa bisexualité, a affirmé ne pas connaître les victimes présumées. Celles-ci ont été interpellées le 26 mai et gardées en détention pendant trois ou quatre jours. Selon la défense de Ruslan Sharipov, les adolescents auraient été battus et menacés par la police pour les convaincre de comparaître devant la cour. De fait, le procès avait dû être ajourné à plusieurs reprises en raison de leur absence à la barre. Depuis plusieurs années, Ruslan Sharipov fait l'objet de multiples pressions visant à lui faire abandonner ses activités de défenseur des droits de l'homme et à l'empêcher de critiquer les autorités dans ses articles.
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Updated on 20.01.2016