Reporters sans frontières accueille avec soulagement la décision d'acquittement de Faisal Mohammed Salih

Le chroniqueur politique Faisal M. Salih a été acquitté par un tribunal de Khartoum le 31 mai 2012. Après avoir tenu des propos critiques à l'égard d'Omar El-Béchir à l'antenne d'Al Jazeera le 24 avril dernier, le chroniqueur politique avait été convoqué tous les jours pendant près de deux semaines dans les locaux des forces de sécurité, avant d'être incarcéré le 9 mai. Poursuivi pour "refus de coopération avec les autorités publiques", il a été libéré sous caution le 15 mai. "Nous saluons la décision de relaxe de Faisal M. Salih, poursuivi pour un prétexte fallacieux. Au Soudan, critiquer le pouvoir n'est pas sans conséquences pour les journalistes qui peuvent faire l'objet d'intimidations, d'arrestations et de poursuites pénales. Craignant pour leur sécurité, les journalistes finissent par s'autocensurer", a déclaré Reporters sans frontières, qui demande que les agents des services de renseignement soient sanctionnés pour leur comportement. Selon l'Agence France Presse, le juge a considéré que les agents des forces de sécurité, en le convoquant tous les jours sans lui donner ni eau, ni nourriture avaient mis en danger la vie du journaliste. Ce constat a conditionné le verdict final. Dans une autre affaire, Faisal Mohammed Salih doit comparaitre devant la justice le 11 juin prochain. ----- 16.05.2012 - Faisal Mohammed Salih relâché sous caution mais toujours poursuivi Le journaliste indépendant Faisal Mohammed Salih a été libéré sous caution le 15 mai 2012, après six jours de détention dans les locaux des forces de sécurité, à Khartoum, la capitale soudanaise. Les autorités ont décidé de poursuivre le journaliste pour refus de coopération avec les autorités publiques, en vertu de l'article 94 du Code pénal. Il risque un mois de prison et une forte amende. "Le harcèlement moral dont est constamment victime Faisal Mohammed Salih mériterait plutôt des excuses publiques de la part des autorités soudanaises. Au contraire, celles-ci maintiennent leur pression sur le journaliste en initiant des poursuites pénales à son encontre. Nous demandons l'arrêt immédiat de la procédure et la garantie que Faisal Mohammed Salih puisse reprendre l'exercice de sa profession en toute tranquillité", a déclaré Reporters sans frontières. A la suite d'une interview critique du Président Omar el-Béchir accordée à Al-Jazeera, Faisal M. Salih avait été contraint depuis le 25 avril 2012 de se rendre quotidiennement dans les locaux des forces de sécurité de Khartoum, et d'y passer 6 à 7 heures sans pour autant être interrogé. Il avait finalement été arrêté le 9 mai. ----- 10.05.2012 - Reporters sans frontières dénonce l'arrestation du journaliste Faisal Mohammed Salih Le 9 mai 2012, le journaliste indépendant et défenseur des droits de l'homme, Faisal Mohammed Salih, a été arrêté arbitrairement par les forces de sécurité à Khartoum, la capitale du Soudan. La veille, il avait déjà été interpellé et retenu dans les locaux des forces de sécurité pendant huit heures sans possibilité de boire ni de manger. Reporters sans frontières est outrée face à la violence des pressions que subit ce journaliste, ancien rédacteur en chef d'Al-Adwa, depuis près de deux semaines. “Nous demandons aux autorités soudanaises de mettre un terme à ces mesures d'intimidation cruelles qui confinent à la torture physique et psychologique. Le but de ces multiples interpellations est de pousser à bout le journaliste, tout en l'empêchant d'exercer son métier. Nous appelons à la libération immédiate et définitive de Faisal Mohammed Salih,” a déclaré Reporters sans frontières. Faisal M. Salih avait déjà été convoqué, le 25 avril 2012, dans les locaux des services nationaux de renseignement et de sécurité (NISS) à Khartoum. Pendant plusieurs heures, les officiers du NISS l'avaient interrogé sur ses commentaires critiques à l'égard du Président Omar el-Béchir, lors d'une interview à Al-Jazeera le 19 avril 2012. Le lendemain, Faisal M. Salih doit à nouveau se rendre dans les locaux des forces de sécurité. Tous les jours, jusqu'à son arrestation, le journaliste a ainsi été convoqué dans les locaux pendant près de sept heures, sans qu'aucun interrogatoire ne soit entrepris. Aucune poursuite judiciaire n'a été lancée, aucune instruction n'a été ouverte à son encontre. “Le harcèlement constant dont est victime le journaliste est une preuve supplémentaire des réflexes liberticides à l'égard de la presse du régime de Khartoum, qui entend mettre sous silence toute voix dissidente,” a ajouté l'organisation de défense de la liberté de la presse. Par ailleurs, le 22 et 24 avril ainsi que le 3 mai 2012, les services de renseignement avaient saisi les exemplaires, tout juste imprimés, du quotidien d'opposition Al-Midan. Aucun motif clair n'avait alors été invoqué. Empêchant les citoyens soudanais de s'informer, cette méthode de censure entraîne par ailleurs de graves pertes financières pour les médias visés, qui, à terme se trouvent contraints à l'auto-censure, ou à la fermeture pure et simple. Photo: Faisal Mohammed Salih (Deutsche Welle/K.Danetski)
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Updated on 20.01.2016