Premier anniversaire de la condamnation du journaliste Solidjon Abdourakhmanov à 10 ans de prison

Il y a un an, un tribunal de la région autonome du Karakalpakstan (Ouest) confirmait la condamnation à dix ans d'emprisonnement de Solidjon Abdourakhmanov. Alors âgé de 58 ans, le journaliste indépendant et défenseur des droits de l'homme avait été arrêté en juin 2008, pour "usage de drogue" (art 276.2), une accusation qu'il a toujours niée. Malgré les incohérences de l'instruction, qui a toujours failli à faire la preuve de la culpabilité du journaliste, celui-ci a été condamné, le 10 octobre 2008 à purger une peine de dix ans de prison pour "possession de drogues avec l'intention de la vendre". Cette décision avait été entérinée par la cour suprême régionale près d'un mois plus tard. "En cette date anniversaire, nous appelons les autorités européennes et les représentants de chacun des Etats membres de l'Union européenne, mais aussi des Etats-Unis, à ne pas sacrifier les droits de l'homme en Asie centrale à l'enjeu de la sécurité énergétique, en particulier dans cette dictature qu'est l'Ouzbékistan", a déclaré Reporters sans frontières. "Même si certaines libérations ont eu lieu, elles ont été suivies de nouvelles arrestations. Nous sommes forcés de constater que le pseudo dialogue sur les droits de l'homme en cours, profite avant tous aux dirigeants ouzbeks. Pendant ce temps, journalistes, écrivains, défenseurs des droits de l'homme, continuent à vivre sous la menace quand ils ne sont pas emprisonnés", a poursuivi l'organisation. "La libération immédiate de Solidjon Abdourakhmanov, et des autres prisonniers politiques ouzbeks devrait être une des revendications de nos gouvernements", a conclu Reporters sans frontières. Le procès du journaliste, à charges, a été émaillé de nombreuses incohérences. L'accusation initiale de "consommation de drogue, sans intention de la revendre", a ainsi dû être requalifiée en "possession de drogue avec l'intention de la vendre". En effet, les tests médicaux pratiqués sur Solidjon Abdourakhmanov ont tous conclu qu'il n'était pas un usager de stupéfiants. Par ailleurs le journaliste a demandé, à plusieurs reprises et en vain, que la vidéo de son arrestation, tournée par la police, soit projetée à l'audience. Plusieurs personnalités de la société civile ouzbèke se sont par ailleurs exprimées en faveur du journaliste. Mais les autorités ouzbèkes persistent et signent. Solidjon Abdourakhmanov est un défenseur des droits de l'homme et un journaliste indépendant contributeur de plusieurs médias étrangers. Il est aussi l'un des fondateurs du site d'informations uznews.net. En plus de Solidjon Abdourakhmanov, de nombreux journalistes et défenseurs des droits de l'homme sont toujours emprisonnés en Ouzbékistan. Parmi eux, le poète Jusuf Djuma et neuf professionnels des médias : Dilmurod Sayid, Bakhrom Ibragimov, Davron Kabilov, Ravshanbek Vafoev, Abdulaziz Dadakhonov, Botyrbek Eshkuziev, Djamchid Karimov, Jusuf Ruzimuradov et Mohammed Bekjanov.
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Updated on 20.01.2016