Perquisition au domicile d'un journaliste de la Repubblica : “La protection des sources doit être garantie au niveau européen”

Quelques jours seulement après le placement en garde à vue et la mise en examen du journaliste français Guillaume Dasquié, Reporters sans frontières a appris, avec colère, la perquisition, le 13 décembre 2007, au domicile de Giuseppe d'Avanzo, journaliste italien du quotidien La Repubblica. La veille, le titre avait publié en une un article du journaliste annonçant l'ouverture d'une enquête pour corruption présumée de sénateurs, visant l'ancien président du Conseil (2001-2006) Silvio Berlusconi. Le parquet de Naples a depuis confirmé cette information. “Nous assistons, dans toute l'Europe, à une multiplication des pressions sur les journalistes pour qu'ils révèlent leurs sources. Il faut mettre un terme à cette évolution dangereuse qui décourage les enquêtes et met en péril le journalisme d'investigation. La protection des sources des professionnels des médias doit être assurée au niveau européen”, a déclaré Reporters sans frontières. Dans son article “ Televisione e mercato dei senatori “, Giuseppe d'Avanzo indique que Silvio Berlusconi aurait proposé à un sénateur de centre-gauche, Nino Randazzo, de l'aider à renverser le gouvernement de Romano Prodi en l'échange d'un poste de vice-ministre. Le journaliste s'appuie sur des extraits d'écoutes téléphoniques. Le sénateur Randazzo a confirmé l'authenticité des informations publiées par le quotidien romain. Le Sénat doit prochainement examiner un projet de loi qui pourrait limiter la possibilité pour les journalistes de publier le contenu d'écoutes téléphoniques. La publication dans les journaux de pages entières de retranscriptions de conversations téléphoniques enregistrées par la justice est couramment utilisée en Italie pour mettre en cause des personnalités.
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Updated on 20.01.2016