Nicaragua : le reporter indépendant Carl David Goette-Luciak expulsé du territoire

Dans un communiqué conjoint, Reporters sans frontières (RSF), ARTICLE 19, Front Line Defenders, et la Freedom of the Press Foundation dénoncent les pressions subies par le journaliste américano-autrichien Carl David Goette-Luciak au Nicaragua. Après avoir été la cible d’une vaste campagne de menaces et de harcèlement, il a été expulsé du pays le 1er Octobre 2018.

Journaliste indépendant de nationalité américano-autrichienne Carl David Goette-Luciak était installé au Nicaragua depuis 3 ans où il était correspondant pour plusieurs médias internationaux, dont le quotidien britannique The Guardian. Son travail, qui l’a amené à couvrir notamment la grave crise politique qui secoue le pays depuis le mois d’avril 2018, lui a valu d’être la cible d’une violente campagne d’intimidation et de menaces en ligne, largement relayée par des partisans du président Daniel Ortega, qui l'ont accusé de travailler à la solde de la CIA, de fournir un appui matériel à des groupes armés dans le pays et de soutenir directement l’opposition.


L’adresse du journaliste a été divulguée sur les réseaux sociaux, des appels au meurtre ont été lancés contre lui. Menacé de mort,  le journaliste a été contraint de se cacher, avant d’être arrêté par la police nicaraguayenne, ce 1er Octobre 2018, puis expulsé du territoire. Il se trouve actuellement en sécurité aux États-Unis.


L’ampleur et la violence de la campagne d’intimidation dont à fait l’objet le journaliste Carl David Goette-Luciak, et son expulsion arbitraire du territoire, sont aussi inacceptables que préoccupantes, déclare Emmanuel Colombié, directeur du bureau Amérique latine pour RSF. Les méthodes employées par le président Ortega et ses partisans pour censurer les médias indépendants mettent en grand danger la liberté de la presse dans le pays.”


La dérive autoritaire du gouvernement du président Daniel Ortega rend le travail de la presse indépendante et internationale particulièrement dangereux et complexe. Les journalistes qui couvrent la crise politique et les manifestations sont régulièrement menacés, persécutés, arrêtés arbitrairement et ciblés par des campagnes d’intimidation sur les réseaux sociaux.


Le communiqué conjoint des organisations Article 19, Front Line Defenders, Freedom of the Press Foundation et RSF est consultable ici en anglais et en espagnol.

Publié le
Updated on 04.10.2018