Le journaliste Ramazan Eserguepov est enfin sorti de prison

“Nous sommes extrêmement soulagés de savoir Ramazan Eserguepov (Рамазан Есергепов) auprès des siens, a déclaré Reporters sans frontières. Mais il ne retrouve sa liberté qu’au terme d’une peine qu’il n’aurait jamais dû purger. Le rejet de toutes les demandes de libération anticipée, et jusqu’à la prolongation in extremis de 24 heures de sa détention, témoignent de l’acharnement dont la justice a fait preuve en dépit de l’état de santé du journaliste”. Ramazan Eserguepov, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Alma-Ata Info, a été libéré le 6 janvier 2012 au terme de trois ans et un jour passés en prison. Il avait été arrêté sur son lit d’hôpital le 6 janvier 2009, après la publication d’un article intitulé "Mais qui dirige vraiment notre pays, le président ou le KNB ?", mettant en cause les services secrets dans une affaire de trafic d’influences. Immédiatement incarcéré, il a été privé de tout droit à un procès équitable et condamné à trois ans de prison pour collecte et diffusion d’informations relevant du “secret d’Etat”, le 8 août 2009. A plusieurs reprises, l’administration pénitentiaire l’a privé de visites et d’accès aux soins dont il avait besoin. La situation de la liberté d’expression au Kazakhstan n’a eu de cesse de se dégrader en 2011. Le Net a fait l’objet d’une surveillance particulièrement accrue, des médias indépendants ont été suspendus et un black out a été imposé sur la violente répression d’une manifestation ouvrière en décembre. ---------- 17.08.2011 La demande de libération conditionnelle de Ramazan Eserguepov une nouvelle fois rejetée La demande de libération conditionnelle du journaliste Ramazan Eserguepov a été rejetée pour la quatrième fois le 16 août dernier par la commission d’appel de la prison de Taraz (sud du pays). “Une nouvelle fois, l’administration pénitentiaire a fait fi de la loi et de la logique pour maintenir en détention Ramazan Eserguepov. Les droits du journaliste ont été régulièrement bafoués depuis son arrestation en janvier 2009. Cette dernière décision injustifiée prouve encore, s’il en était besoin, les motifs éminemment politiques de sa détention, et l’acharnement dont est victime le journaliste, à quelques mois de la date prévue pour sa libération”, a déclaré Reporters sans frontières. Selon Raushan Esergepov, la femme du journaliste, la commission a justifié son refus en expliquant qu’Esergepov n’avait pas “corrigé son mauvais comportement”. Le journaliste s’est déjà vu refusé trois fois sa demande de libération conditionnelle, en dépit de sa mauvaise santé et du code pénal, selon lequel les prisonniers peuvent bénéficier d’une liberté conditionnelle après avoir purgé un tiers de leur peine de prison. Sa libération définitive doit intervenir dans 5 mois. Ancien propriétaire et rédacteur en chef de l’hebdomadaire Alma-Ata Info, le journaliste a été condamné à trois ans de prison le 8 août 2009 pour collecte et diffusion d’informations relevant du “secret d’Etat” (articles 372 et 139 du code pénal). Il avait été arrêté le 6 janvier 2009 après la publication d’un article intitulé "Mais qui dirige vraiment notre pays, le président ou le KNB ?", mettant en cause les services secrets dans une affaire de trafic d’influence. -------------------------- 22.02.2011-Les autorités s’obstinent à maintenir Ramazan Eserguepov en détention Reporters sans frontières condamne l’acharnement des autorités à maintenir en détention le journaliste Ramazan Eserguepov, en dépit du code pénal qui autorise la mise en liberté conditionnelle d’un prisonnier après qu’il a purgé un tiers de sa peine. Le 27 janvier 2011, l’administration pénitentiaire s’est opposée pour la troisième fois à la libération du journaliste malgré les graves problèmes de santé dont il souffre et sa bonne conduite en détention. Le rédacteur en chef d’Alma-Ata Info a été condamné le 8 août 2009, à trois ans de prison pour collecte et diffusion d’informations relevant du “secret d’Etat”, à l’issue d’un procès entaché d’irrégularités. Le refus des autorités constitue une nouvelle atteinte aux droits de Ramazan Eserguepov. Durant les deux années passées en détention, le journaliste a vu ses droits à un procès équitable, à bénéficier d’une défense indépendante et de soins, et à recevoir les visites de ses proches, bafoués. A présent, la direction de la colonie pénitentiaire 158/2 de Taraz (Sud) s’oppose avec obstination à tout allégement de la peine du journaliste. Elle a refusé trois fois sa libération conditionnelle et à deux reprises de le transférer dans un établissement pénitentiaire plus proche de sa famille et adapté à son état de santé. Le journaliste a même reçu un blâme de la direction pour avoir pris des médicaments. Le directeur de la colonie pénitentiaire a saisi ce prétexte pour justifier ainsi son refus de le libérer. Le 3 janvier 2011, il a adressé une plainte à la cour et au procureur régional relative à ce blâme, qui n’est jamais parvenue à destination. Cette détermination à maintenir enfermé le rédacteur en chef d’Alma-Ata Info et à lui imposer des conditions de détention dangereuses pour sa santé, révèle le caractère politique de son emprisonnement. Reporters sans frontières appelle les autorités à respecter les droits de Ramazan Eserguepov et à le libérer conformément au code pénal de la République du Kazakhstan.
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Updated on 20.01.2016