Le citoyen-journaliste syrien, Ibrahim Abdelkader, assassiné en Turquie

Reporters sans frontières (RSF) appelle Ankara à tout mettre en œuvre pour retrouver et traduire en justice les assassins du citoyen-journaliste syrien Ibrahim Abdelkader.

Les prédateurs de l’information défient les frontières. Le journaliste-citoyen syrien Ibrahim Abdelkader a été retrouvé décapité le 30 octobre 2015 à Sanliurfa, dans le sud de la Turquie, où il était réfugié depuis plus d’un an. Agé de vingt ans, il collaborait avec le réseau “Raqqa est massacrée en silence" et le site Aïn al-Watan. Le citoyen-journaliste a été retrouvé au domicile de son ami Fares Hammadi, lui aussi décapité. “Raqqa est massacrée en silence" affirme que le crime aurait été perpétré par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), mais aucune revendication n’a pour l’heure été publiée. La presse turque a fait état de l’interpellation de sept suspects. “Nous adressons nos sincères condoléances aux proches et aux collègues d’Ibrahim Abedlkader, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. Nous exhortons les autorités turques à tout mettre en œuvre pour traduire en justice ses assassins, en examinant sérieusement la piste professionnelle. Ankara se doit d’assurer la sécurité des journalistes réfugiés sur son sol.” Créé en avril 2014 pour documenter les exactions de l’EI, “Raqqa est massacrée en silence" s’est rapidement imposé comme une source d’information de référence sur les conditions de vie dans cette province du nord de la Syrie. Le groupe est l’un des lauréats 2015 du Prix international de la liberté de la presse remis par le Comité de protection des journalistes (CPJ). Ses collaborateurs sont traqués par l’EI, qui les a déclarés “ennemis de Dieu”.
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Mise à jour le 20.01.2016