Le blogueur Bakhtiyar Hadjiyev remis en liberté

« Nous sommes soulagés par la remise en liberté du blogueur Bakhtiyar Hadjiyev, a déclaré Reporters sans frontières. Il n’aurait cependant jamais dû passer un seul jour en prison. Nous demandons la levée immédiate des dernières restrictions pesant à son encontre. » Le 4 juin 2012, la Cour suprême a donné satisfaction à Bakhtiyar Hadjiyev, qui avait interjeté appel contre la décision du tribunal de Garadagh de le maintenir en détention (voir ci-dessous). Le blogueur est désormais libre de ses mouvements dans le pays, mais il ne pourra pas quitter l’Azerbaïdjan sans autorisation expresse d’ici la fin prévue de sa peine, dans neuf mois. « J’ai été arrêté sur ordre politique, et c’est également sur ordre politique que je suis relâché », a déclaré le blogueur à sa libération. Il a ajouté qu’il avait l’intention de poursuivre ses activités, mais qu’il voulait d’abord se reposer chez lui et vivre quelque temps à l’étranger. Bakhtiyar Hadjiyev, critiquant activement les autorités sur Internet, avait été incarcéré en mars 2011 pour « ne pas avoir rempli ses obligations militaires ». (Photo: Turan) --------------------- 30.12.2011 - Le blogueur Bakhtiyar Hajiyev maintenu en détention, Jabbar Savalan gracié Le 29 décembre 2011, la cour de Garadagh (près de Bakou) a rejeté la demande de liberté conditionnelle formulée en appel par le blogueur et activiste Bakhtiyar Hajiyev. Une décision prononcée par le juge Reshad Mustafaev. L’avocat du net-citoyen, Intigam Aliyev, dénonce un procès partial, politiquement motivé et indifférent aux objections de la défense. Il se dit prêt à interjeter appel auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans les prochains jours. Officiellement condamné pour “désertion” (art. 321.1 du code pénal), le jeune blogueur s’est retrouvé dans la ligne de mire des autorités depuis la publication sur Internet de vidéos dénonçant des fraudes aux élections législatives de novembre 2010. Poursuivi depuis janvier 2011, il a été arrêté le 4 mars après avoir lancé un appel à manifester contre le gouvernement sur les réseaux sociaux. Le blogueur Jabbar Savalan, arrêté le 5 février 2011, avait lui été accusé de possession de drogue, après avoir également appelé à manifester. Il a été grâcié le 27 décembre 2011. Les manifestations pro-démocratiques, survenues en mars et avril 2011 à Bakou, dans le sillage des printemps arabes, ont été durement réprimées, internet et les blogueurs ont tout particulièrement été visés. Reporters sans frontières réitère son soutien à Bakhtiyar Hajiyev et appelle à sa libération immédiate. -------------- 10.03.2011 De jeunes activistes visés alors que l'étau se resserre autour de la liberté d'expression Sept organisations membres du Groupe de partenariat international pour l’Azerbaïdjan condamnent la récente vague d’arrestations de jeunes activistes et blogueurs, en lien avec l’organisation de manifestations pour la démocratie dans le pays, et réclament leur libération immédiate. Ces dernières semaines, les restrictions à la liberté d’expression, et les pressions exercées par les autorités azerbaïdjanaises, sont en recrudescence, alors que les appels à des manifestations pour la démocratie, inspirés des événements au Moyen-Orient et au Maghreb, ont eu un fort écho dans le pays. Les organisations signataires appellent les autorités azerbaïdjanaises à libérer immédiatement et sans condition les cinq jeunes activistes actuellement détenus, et à lever les restrictions qu’ils imposent aux libertés d’expression et de rassemblement. Les jeunes activistes détenus sont : • Jabbar Savalan. Cet activiste politique d’opposition a été arrêté le 5 février 2011 après avoir posté sur Facebook des appels à manifester pour la démocratie. Il a été inculpé pour possession de drogues avec intention de la revendre, après que la police a affirmé avoir trouvé 0,74 gramme de marijuana dans sa poche. Savalan n’a aucun antécédent d’usage ou de possession de drogue. Ses soutiens affirment que la marijuana a été déposée intentionnellement. Il reste en détention préventive et risque jusqu’à 3 ans de prison. • Bakhtiyar Hajyiev. Ce blogueur et activiste est impliqué dans l’organisation de la marche de protestation du 11 mars. Il a été arrêté le 4 mars 2011, accusé d’avoir échappé au service militaire. Même si celui-ci est obligatoire, la Constitution azerbaïdjanaise prévoit un service alternatif, dont Hajyiev a réclamé l’application. Dans une lettre envoyée de sa prison de Ganja, Hajyiev affirme avoir été frappé et menacé de viol par la police. Il est en détention préventive et risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement. • Dayanat Babayev. Activiste politique d’opposition, il a été arrêté le 4 mars 2011 alors qu’il parlait au téléphone en public. Il a été condamné à 10 jours de détention pour « violation de l’ordre public ». Babayev, injoignable pendant 2 jours, a raconté que la police lui avait dit que sa détention était liée à la marche de protestation prévue le 12 mars 2011. • Les jeunes activistes Rashadat Akhundov et Sakhavat Soltanli ont été arrêtés le 8 mars 2011. Akhundov a été inculpé pour refus d’obtempérer aux ordres des policiers tandis que Soltanli est accusé d’ « auto-hooliganisme ». Bien qu’ils maintiennent tous deux que ces accusations sont fausses, ils ont été condamnés à 5 jours de détention chacun. Ces arrestations ont lieu dans le cadre d’une large campagne d’intimidation, de harcèlement et d’emprisonnement de personnes critiques des autorités azerbaïdjanaises. En plus de ces arrestations, 3 ONG ont été fermées par la police à Ganja. Les employés de l’Institut pour la liberté et la sécurité des reporters ont été arrêtés et interrogés à Bakou. Un certain nombre de cyber activistes affirme avoir été harcelés et interrogés par la police, en lien avec leurs activités sur Facebook. Conformément à la loi internationale, les autorités azerbaïdjanaises doivent respecter et protéger les droits à la liberté d’expression et à la liberté de rassemblement, fondamentales pour une société démocratique. Les organisations signataires appellent les autorités azerbaïdjanaises à libérer immédiatement et sans condition les jeunes activistes détenus et à lever les restrictions qu’elles imposent aux libertés d’expression et de rassemblement. • ARTICLE 19: Global Campaign for Free Expression
Freedom House
Human Rights House Foundation
Index on Censorship
Media Diversity Institute
Norwegian Helsinki Committee
Reporters sans frontières NOTE : Le Groupe de partenariat international pour l'Azerbaïdjan est une coalition de 20 ONG internationales travaillant à la promotion et à la protection de la liberté d'expression en Azerbaïdjan. Pour plus d'informations sur ce partenariat, contacter Rebecca Vincent au +44 (0)207 324 2500 ou [email protected]
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Updated on 20.01.2016

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