L'arbitraire prévaut toujours dans l'accréditation des médias étrangers
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Alors qu’une mission internationale sur la liberté de la presse vient de se rendre au Bélarus, du 20 au 24 septembre 2009, Reporters sans frontières en appelle aux autorités de ce pays pour qu’elles cessent d’entraver le travail des correspondants étrangers. Les membres de la mission, notamment Reporters sans frontières, avaient insisté sur le fait que “l’accréditation des journalistes travaillant pour les médias bélarusses et étrangers, ainsi que l’enregistrement des bureaux des médias, sont restreints par les décisions opaques et discriminatoires des autorités”.
Depuis le 8 février 2009, une nouvelle loi sur les médias est entrée en vigueur, imposant aux médias étrangers et à leurs correspondants, étrangers ou locaux, de se faire accréditer auprès du ministère des Affaires étrangères avant de commencer leur activité. Dans les faits, le pouvoir utilise cette disposition pour rejeter ou ignorer la plupart des demandes d’accréditation, poussant les journalistes concernés à travailler dans l’illégalité.
“Malgré nos demandes répétées, les autorités bélarusses continuent à faire preuve d’une mauvaise foi évidente en rejetant les demandes d’accréditation des médias étrangers et de leurs correspondants locaux”, a déclaré Reporters sans frontières. “Nous réitérons donc notre appel au ministère des Affaires étrangères pour qu’il prenne en considération toutes les demandes et y réponde favorablement.”
Le 14 août 2009, Alekseï Malkov et Youri Babenko, deux journalistes travaillant pour la chaîne de télévision russe NTV, ont été expulsés du pays sous l’accusation de travailler sans accréditation. Ils enquêtaient sur la disparition de deux figures de l’opposition au régime d’Alexandre Loukachenko, ainsi que d’un journaliste et d’un homme d‘affaires, en 1999 et 2000.
Le 23 septembre, Dzmitry Kisel, correspondant local de la radio polono-néerlandaise Radio Racyja, et Aleh Razhkou, journaliste accusé de travailler pour Belsat TV, une chaîne satellite privée polonaise, ont reçu un avertissement de la part des procureurs de Brest et Homyel. S’ils poursuivent leurs activités, les journalistes risquent une amende équivalant à 500 euros. Belsat TV avait demandé son accréditation le 20 décembre 2008, avant même que la loi ne soit promulguée, mais la chaîne a dû recommencer la démarche en mars 2009 après que le ministère des Affaires étrangères lui avait répondu que certains documents manquaient. Bien que la loi oblige officiellement le ministère à répondre aux demandes dans un délai d’un mois, cette chaîne attend toujours la réponse finale.
Enfin, le 25 septembre, Viktar Parfyonenka, journaliste de Radio Racyja, s’est vu refuser son accréditation, au motif qu’il avait commencé à travailler illégalement avant de l’avoir obtenue. Le journaliste assure pourtant avoir suivi correctement toutes les procédures. “Avant de commencer à travailler pour Radio Racyja, j’ai fait une demande d’accréditation auprès du ministère des Affaires étrangères en mai dernier. Lorsque je les ai appelés ensuite, ils m’ont dit que mes papiers étaient en règle. Mais il leur a fallu quatre mois pour me répondre. Il fallait bien que je gagne ma vie. J’ai donc commencé à travailler pour la radio avant de recevoir la réponse”, a-t-il déclaré à Reporters sans frontières.
“Radio Racyja et Belsat TV comptent parmi les rares sources d’information indépendante au Bélarus, et il serait tout à l’honneur du ministère des Affaires étrangères de cesser de faire obstacle à leur mission. Alors que les autorités bélarusses se disent déterminées à adhérer au “Partenariat oriental” de l’Union européenne, il leur appartient de montrer qu’elles veulent réellement améliorer la situation de la liberté de la presse dans le pays”, a conclu l’organisation.
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20.01.2016