Gilets Jaunes : RSF appelle les forces de l’ordre à respecter les règles élémentaires de la liberté de la presse
Depuis le début du mouvement de protestation des “gilets jaunes”, près de 90 journalistes ont été victimes de violences policières. A la veille des manifestations du samedi 27 avril et du mercredi 1er mai, Reporters sans frontières (RSF) appelle les forces de l’ordre au respect des règles élémentaires en matière de liberté de la presse.
Les journalistes sont confrontés à un niveau de violence policière inédit en France depuis le début du mouvement des “gilets jaunes”. A l’occasion du dévoilement de l’édition 2019 du Classement mondial de la liberté de la presse de RSF, le journaliste David Dufresne, qui recense sur Twitter les incidents documentés lors des manifestations, avait répertorié 62 signalements de violences policières contre les journalistes. Ce chiffre s’élève désormais à 88. Pour la seule journée du 20 avril, lors de la 23e journée de manifestation des “gilets jaunes”, 19 nouveaux cas de violences policières ont été enregistrés, d’après les informations publiées sur la plateforme Allô Place Beauvau ?
Qu'ils soient professionnels ou non, détenteurs ou pas de la carte de presse, ce sont principalement des photographes, et des vidéastes, clairement identifiés et identifiables avec leurs casques ou brassards ‘Presse’, qui se retrouvent victimes de tirs de grenades de désencerclement ou de lanceurs de balles de défense (LBD) au moment même où ils sont en train de filmer ou de photographier les manifestations.
La dernière journée de manifestation a également été marquée par l’interpellation de deux journalistes indépendants, Gaspard Glanz et Alexis Kraland. L’arrestation musclée du fondateur du site Taranis News, Gaspard Glanz, son maintien en garde à vue pendant plus de 48 heures ne sauraient être justifiés par le geste inapproprié du journaliste en direction du policier qui venait de le repousser brusquement. Lui interdire de couvrir les prochaines manifestations qui lui a été faite est également une mesure disproportionnée qui revient à entraver le travail journalistique.
“La multiplication des violences policières envers les journalistes est tout simplement glaçante, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Il est particulièrement inquiétant de voir la liberté d’informer ainsi foulée au pied par les forces de l’ordre. A la veille de nouvelles manifestations, nous appelons au respect des règles élémentaires de liberté de la presse.”
Les dernières violences contre les journalistes sont survenues quelques jours après la publication du Classement mondial de la liberté de la presse 2019 de RSF, dans lequel la France occupe désormais la 32e place sur 180 pays.