Des journalistes licenciés pour avoir collaboré avec des médias indépendants et étrangers

Reporters sans frontières déplore le licenciement pour collaboration avec des médias indépendants de six journalistes ouzbèks, dont Jamilya Aipova et Olga Fazylova. Au cours de la première quinzaine du mois de juillet 2006, Alisher Usmanov, le rédacteur en chef du journal gouvernemental Pravda Vostoka, a été convoqué par un responsable de l'administration présidentielle, qui a exigé le licenciement d'un certain nombre de ses journalistes. Jamilya Aipova et Olga Fazylova, qui avaient collaboré en parallèle pour le site internet indépendant Tribune (www.tribune-uz.info), ont perdu leur travail suite à ces pressions. Ce site a été par ailleurs bloqué par les fournisseurs d'accès du pays en juillet 2006. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Alisher Uslanov s'est vu expliquer que certains “employés du journal étaient politiquement peu fiables”. L'officiel lui a proposé de licencier les employés concernés ou d'abandonner ses fonctions de rédacteur en chef de Pravda Vostoka. “Ce n'est pas la première fois que des journalistes de la presse gouvernementale sont licenciés pour collaboration avec des médias indépendants. Nous appelons le président Islam Karimov à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le droit à l'information en Ouzbékistan et à faire cesser cette politique de représailles », a déclaré Reporters sans frontières. Toujours au mois de juillet, le correspondant à Tashkent de l'agence de presse d'Etat (www.uza.uz), Atabek Amankulov a été renvoyé. Le chef du département des informations internationales, Anvar Babayev a justifié ce renvoi du fait que le journaliste avait collaboré avec la Radio Free Europe/Liberty à Tashkent. L'antenne a été fermée par les autorités en janvier 2006. Depuis lors, Amankulov ne retrouve pas de travail. Les journalistes licenciés pour collaboration avec des médias indépendants ou étrangers sont sur “une liste noire” qui est ensuite distribuée à tous les médias privés et étatiques. En conséquence, ces journalistes sont la plupart du temps dans l'incapacité de retrouver un travail et sont contraints de quitter le pays.
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Updated on 20.01.2016