Crise politique en Moldavie : RSF appelle au respect des journalistes

Alors que la Moldavie traverse une grave crise politique, les attaques se multiplient contre les journalistes qui tentent de couvrir les manifestations. Reporters sans frontières (RSF) appelle toutes les forces politiques à la responsabilité et au respect de la liberté de la presse.

Coups, insultes, intimidations, bris de matériel : les attaques contre les journalistes se multiplient en marge des manifestations politiques à Chisinau, la capitale. Pas moins de seize d’entre eux ont été pris à partie entre le 7 et le 9 juin seulement, et de nouveaux incidents continuent de se produire. La plupart des victimes cherchaient à couvrir le rassemblement du Parti démocrate devant le siège du ministère de l’Intérieur. La rédaction d’Agora.md a ainsi annoncé le 8 juin qu’elle suspendait sa couverture en direct de l’événement du fait de “l’agressivité” qu’elle rencontrait sur place. Une autre manifestation est convoquée le 16 juin dans le centre de Chisinau, à l’appel cette fois de l’alliance ACUM-Parti socialiste.

“Nous appelons l’ensemble des forces politiques à faire le nécessaire pour endiguer cette vague de violence, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF. Les médias doivent pouvoir couvrir les manifestations pour remplir leur mission d’intérêt général : ceux qui les organisent et les forces de l’ordre ont la responsabilité de veiller à la sécurité des journalistes. La banalisation des attaques ne pourrait qu’installer un climat de censure et d’intimidation.”

Après des élections législatives non concluantes, deux gouvernements rivaux se font face en Moldavie depuis le 8 juin et s’accusent mutuellement d’avoir usurpé le pouvoir. Sur fond de polarisation politique et de captation des médias par les oligarques, le pays a perdu dix places au Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF en 2019 : il s’établit désormais à la 91e position sur 180 pays.

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Mise à jour le 15.06.2019