Chine: RSF appelle les démocraties à se mobiliser pour libérer l’éditeur suédois Gui Minhai

RSF dénonce l’acharnement du pouvoir chinois contre l’éditeur suédois Gui Minhai, à nouveau arrêté samedi alors qu’il devait recevoir des soins, et appelle les démocraties à des actes forts pour obtenir sa libération.

Officiellement libéré le 24 octobre dernier, l’éditeur suédois d’origine chinoise Gui Minhai, 53 ans, dernier détenu du groupe des “cinq éditeurs de Hong Kong”, restait en fait sous haute surveillance dans la ville de Ningbo (sud-est). L’éditeur, qui souffre de graves problèmes de santé, a de nouveau été arrêté samedi par des agents en civil alors qu’il se rendait en train à Pékin, en compagnie de deux diplomates suédois, pour recevoir des soins. La Suède et l’Union européenne ont exigé la libération immédiate de l’éditeur, sans pour l’instant obtenir de réponse officielle des autorités chinoises.


RSF appelle les démocraties du monde entier à se mobiliser pour faire pression sur la Chine. “Cet acharnement envers un citoyen étranger, au mépris de la constitution chinoise comme du droit international, montre que Pékin considère la passivité des démocraties comme un fait acquis, regrette Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières. S’il ne rencontre pas plus de résistance, le régime de Xi Jinping saura qu’il peut impunément enlever ses opposants n’importe où dans le monde, les détenir au secret aussi longtemps qu’il le souhaite, les exhiber à la télévision comme des bêtes de foire, prétendre qu’ils sont libre au mépris de l’évidence, et même les empêcher de se faire soigner.”


La privation de soins et les mauvais traitements, plus discrets mais équivalant dans les faits à une condamnation à mort, sont une pratique courante de l’appareil d’État chinois pour faire taire les voix qui s’opposent à lui. L’an dernier, le prix Nobel de la paix et prix RSF Liu Xiaobo et le blogueur Yang Tongyan sont morts des suites d’absence de soins en détention. D’autres prisonniers emblématiques tels que Liu Xia, la veuve de Liu Xiaobo, le journaliste et prix RSF Huang Qi, le journaliste Liu Feiyue, le journaliste citoyen Ilham Tohti et le blogueur Wu Gan risquent de subir le même sort.


La Chine se trouve au 176e rang sur 180 dans le Classement RSF de la liberté de la presse 2017.
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Mise à jour le 25.01.2018