Arménie - Azerbaïdjan : RSF demande une enquête pour déterminer l’origine des tirs qui ont touché des journalistes dans le Haut-Karabakh
Quatre journalistes qui couvraient le conflit dans le Nagorny Karabakh ont été blessés lors de bombardements. Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités azerbaïdjanaises de faire toute la lumière sur l’origine de ces tirs et de tout mettre en œuvre pour sécuriser l’évacuation des blessés.
Au cinquième jour des violents affrontements qui ont éclaté entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Nagorny Karabakh, un groupe de reporters a été victime d’un bombardement dans la ville de Martouni. Quatre d’entre eux ont été touchés. Un journaliste du quotidien Le Monde et un photographe français qui l’accompagnait ont dû être hospitalisés pour recevoir des soins d’urgence. Un caméraman d’Armenia TV, Aram Grigoryan, et un reporter de l’agence de presse arménienne 24news.am Sevak Vardumyan ont également été blessés.
Plusieurs autres journalistes, dont un envoyé spécial de la chaîne indépendante russe Dojd et une équipe de l’AFP, ont échappé de peu aux tirs. L’ensemble des journalistes et leurs voitures étaient clairement identifiés et portaient l’insigne Presse. Ils accompagnaient les autorités locales pour interviewer la population et constater les dégâts provoqués par de précédents bombardements.
“Ce bombardement est injustifiable : les civils, et en premier lieu les journalistes, ne sont pas des cibles militaires, rappelle Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF. Nous demandons aux autorités azerbaïdjanaises d’ouvrir une enquête pour déterminer l’origine des tirs et de tout mettre en œuvre pour permettre l’évacuation des journalistes blessés en toute sécurité.”
Le président français Emmanuel Macron a annoncé l’envoi d’un avion sanitaire pour rapatrier les blessés français.
Peuplé en majorité d'Arméniens, le Nagorny Karabakh a fait sécession de l'Azerbaïdjan, entraînant une guerre au début des années 1990. L’Azerbaïdjan occupe la 168e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, l’Arménie la 61e place.