Afghanistan : le directeur d’une télévision enlevé à Jalalabad

Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités afghanes de faire toute la lumière sur le sort de Zalmi Latifi, directeur de la radiotélévision Eniekas (“réflexion” en langue dari), enlevé par les hommes armés dans la ville de Jalalabad (province de Nangahar).

Selon le porte-parole du gouverneur de la province, Attaullah Khogyani, Zalmi Latifi rentrait chez lui quand sa voiture a été stoppée par les hommes armés, le 4 décembre au soir. Son conducteur Kandhar a été tué et lui enlevé en pleine rue dans la ville de Jalalabad (province de Nangahar). Une enquête a été ouverte pour retrouver le journaliste. A ce jour, l’enlèvement n'a pas été revendiqué.


«Il est essentiel que les autorités continuent à tout mettre en oeuvre pour retrouver ce journaliste et identifier et punir rapidement les responsables de son enlèvement, déclare Reza Moini,responsable du bureau Iran-Afghanistan. Nous rappelons que l'une des raisons de l’augmentation des violences contre les journalistes est l'impunité dont bénéficient certains responsables locaux, parfois impliqués dans les violences contre les médias. Aucune négligence ne sera acceptée.»


Malgré l’arrestation de deux personnes 24 heures après l'enlèvement, aucune avancée n'a été pour l’heure constatée. Selon les informations recueillies par RSF, le manque de coordination entre la police et la sécurité nationale (NDS) est l’une des causes qui retardent l’avancée de l’enquête. Le 7 décembre, les journalistes de la province ont organisé un rassemblement pour demander plus de protection pour la profession. 


Zalmi Latifi, ancien directeur de la radiotélévision nationale, a lancé il y a deux ans cette télévision privé qui est devenue l’un des médias les plus vus à Nangarhar et dans les provinces voisines.


Kandehar, 37 ans, travaillait en tant que chauffeur pour la radiotélévision nationale et pui ce média depuis 7 ans. C’est le 2e collaborateur des médias tué depuis janvier 2018


L’Afghanistan se situe à la 118e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par Reporters sans frontières.

Publié le
Updated on 11.12.2018