Affaire Jacques Roche : un prêtre catholique interpellé et écroué

Reporters sans frontières est horrifiée par la nouvelle de l'assassinat de Jacques Roche, enlevé le 10 juillet et retrouvé mort le 14 à Port-au-Prince. L'organisation craint que la vague d'insécurité qui secoue le pays n'affecte particulièrement les médias.

Le prêtre catholique Gérard Jean Juste, proche de l'ex-président Aristide, a été écroué le 22 juillet 2005, après avoir été interpellé la veille alors qu'il se rendait aux funérailles de Jacques Roche. Il avait alors été insulté et agressé par des personnes assistant à la cérémonie, qui l'accusaient d'être impliqué dans l'assassinat du journaliste. Le suspect nie toute responsabilité dans la mort de Jacques Roche. Son avocat, William Quingley, ajoute que Jean Juste « se trouvait à Miami au moment des faits ». Le prêtre est l'un des leaders du parti d'Aristide, la Famille Lavalas. Paul Raymond, autre militant connu du même parti, a été extradé de la République dominicaine et remis à la police haïtienne vendredi pour être interrogé. ________________________________________________________ 21.07.05 - Interpellation de l'un des assassins présumés de Jacques Roche
Roger Etienne, l'un des ravisseurs et assassins présumés de Jacques Roche, a été interpellé, le 19 juillet 2005, par la police haïtienne à Port-au-Prince. Selon le directeur de la police judiciaire, Michael Lucius, le suspect, âgé d'une vingtaine d'années, a fourni des informations sur les différents endroits où Jacques Roche aurait été séquestré entre le moment de son enlèvement et celui de son exécution. Cette interpellation est intervenue deux jours avant les funérailles du journaliste, le 21 juillet 2005 à Port-au-Prince, journée déclarée « deuil national » par le gouvernement de transition de Gérard Latortue. ________________________________________________________ 15.07.05 - Assassinat de Jacques Roche : Reporters sans frontières exprime son horreur
Reporters sans frontières est indignée et choquée par la nouvelle de l'assassinat de Jacques Roche, critique littéraire et chef de la rubrique culturelle du quotidien Le Matin. Le journaliste avait été enlevé le 10 juillet dans le quartier de Nazon à Port-au-Prince. Son cadavre a été retrouvé, le 14 juillet, dans une rue, sur une chaise. Le corps était menotté et portait des marques de torture et des traces de balles. « Nous exprimons notre horreur devant cet acte barbare et crapuleux. La presse haïtienne vient de perdre un journaliste réputé et le pays, un éminent défenseur de sa culture. Nous appelons les autorités haïtiennes à retrouver et punir les assassins de Jacques Roche. Nous espérons également qu'avec l'aide de la Minustah, elles parviendront à mettre fin à un climat de violence et d'anarchie, dont les journalistes font immanquablement les frais », a déclaré Reporters sans frontières. _____________________________________________________ 13.07.05 - Un journaliste enlevé à Port-au-Prince : Reporters sans frontières dénonce une insécurité alarmante
Reporters sans frontières est très préoccupée par la situation de Jacques Roche, chef du service culture du quotidien Le Matin, enlevé le 10 juillet à Port-au-Prince. Ses ravisseurs menacent de le tuer si une rançon de 250 000 dollars ne leur est pas versée. « L'aggravation de l'insécurité en Haïti prend des proportions alarmantes. Si l'enlèvement de Jacques Roche ne semble pas directement lié à sa qualité de journaliste, la presse fait partie des secteurs les plus exposés à ce climat de terreur et de violence. Nous espérons que le récent renforcement des effectifs de la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti) parviendra à endiguer cette situation. Cet objectif suppose également le concours du pouvoir politique. Nous supplions, enfin, les auteurs du rapt de Jacques Roche de le relâcher immédiatement et sans condition », a déclaré Reporters sans frontières. Responsable de la rubrique culture du quotidien Le Matin et animateur d'une émission sur une chaîne locale, Jacques Roche a été enlevé, le matin du 10 juillet, alors qu'il circulait en voiture dans le quartier de Nazon à Port-au-Prince. Les ravisseurs ont fait savoir à la famille du journaliste qu'ils le relâcheraient moyennant la somme de 250 000 dollars, faute de quoi ils le tueraient. Au cours de la conversation, Jacques Roche a signalé qu'il avait été frappé. Haïti est en proie à une vague d'insécurité sans précédent depuis septembre dernier. Selon l'agence Associated press, plus de 700 personnes ont été tuées dont 40 policiers. Ces crimes sont bien souvent le fait des milices armées Fanmi Lavalas, fidèles à l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, déchu en février 2004. Présentatrice du magazine hebdomadaire « Métropolis » à Radio Métropole, obligée de quitter le pays le 16 juin après avoir été menacée de rapt, Nancy Roc a récemment confié à Reporters sans frontières que 6 à 10 enlèvements ont lieu quotidiennement à Port-au-Prince. Le 11 juin, Richard Widmaier, directeur de Radio Métropole, a échappé de peu à une tentative de rapt.
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Mise à jour le 20.01.2016