Acharnement judiciaire contre le directeur de For Di People

Paul Kamara, directeur de publication du quotidien For Di People, et ses imprimeurs ont été libérés, le 23 octobre, mais sont sous le coup d'une nouvelle inculpation pour "diffamation". Le 23 octobre, un juge avait accepté de diminuer le montant de la caution, permettant ainsi leur libération. Le 3 novembre, la cour principale a acquitté le journaliste et ses imprimeurs. Mais le même jour, ces derniers ont à nouveau été inculpés par la Haute Cour, pour "diffamation" envers le président Ahmed Tejan Kabbah. La date de leur présentation devant le juge Naomi Tunis, en charge de l'affaire, n'est pas encore connue. -------------------------------------------- 16.10.2003 Le directeur de publication d'un quotidien et ses imprimeurs emprisonnés Reporters sans frontières proteste contre la nouvelle inculpation, le 9 octobre 2003, de Paul Kamara, directeur de publication du quotidien For Di People, basé à Freetown, pour "diffamation" envers le président Kabbah. Cette procédure intervient six mois à peine après une première condamnation pour "diffamation" envers le juge Tolla Thompson, dont For Di People avait critiqué certaines pratiques frauduleuses. Paul Kamara, ainsi que ses imprimeurs, Lovetta Charles, Brima Sesay et Joseph Charles sont dans l'incapacité de payer la caution excessive et injustifiée de 50 millions de leones chacun (environ 60 000 euros au total). Ils sont détenus depuis le jeudi 9 octobre, jour de leur inculpation. La justice sierra léonaise se penchera sur leur condamnation le jeudi 16 octobre, pour déterminer la peine de prison infligée. Reporters sans frontières demande instamment aux autorités, à défaut d'un acquittement, de diminuer le montant de la caution afin que Paul Kamara et ses imprimeurs puissent être libérés et continuer à exercer leur métier. Le 3 octobre, Paul Kamara a passé six heures au Département d'investigation criminelle (CID) où il a été interrogé sur un article intitulé "Kabbah is a true convict!" Celui-ci rapportait qu'en 1968, une commission d'enquête avait reconnu l'actuel président, Ahmed Tejan Kabbah, alors ministre de l'Economie, coupable de fraudes. For Di People dénonçait comme anticonstitutionnelle la position du président du Parlement, selon lequel le statut actuel du président Kabbah l'immunise de toute condamnation. Depuis le 3 octobre, Paul Kamara avait été interpellé à trois reprises par la police à cause de cet article. Il est aujourd'hui détenu à la prison de Pademba Road avec ses imprimeurs pour "diffamation" envers le président Kabbah.
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Updated on 20.01.2016