Abandon des poursuites contre deux journalistes du quotidien Leadership

Reporters sans frontières est soulagée par l’annulation des charges portées contre les journalistes Tony Amokeodo et Chibuzor Ukaibe, le 2 mai 2013, par la Haute Cour fédérale d’Abuja. Les deux hommes avaient été détenus pendant deux jours, début avril, puis inculpés le 16 avril pour un article publié dans le quotidien indépendant Leadership. --------- 10.04.2013 – Deux journalistes du quotidien Leadership remis en liberté conditionnelle Après deux jours de détention au commissariat de police à Abuja, les deux journalistes du quotidien Leadership, Tony Amokeodo et Chibuzor Ukaibe, ont été remis en liberté, le 9 avril 2013, aux environs de 17 heures. Reporters sans frontières accueille avec soulagement cette décision mais regrette que la liberté accordée aux deux journalistes ne soit que conditionnelle. "Ils (la police) veulent savoir l’identité de nos sources à tout prix", nous a déclaré Tony Amokeodo, qui est appelé à se présenter quotidiennement au commissariat avec son collègue. ---------------- 09.04.2013 - Deux journalistes du quotidien Leadership détenus par la police Reporters sans frontières demande aux autorités nigérianes la libération immédiate de deux journalistes du quotidien indépendant Leadership, Tony Amokeodo et Chibuzor Ukaibe. Les deux hommes sont retenus par la police, depuis le 8 avril 2013, dans la capitale Abuja, à cause de leur refus de divulguer leurs sources pour un article publié une semaine plus tôt, critiquant le président du Nigéria, Goodluck Jonathan. "La détention de ces deux journalistes est inacceptable. Elle porte atteinte à leur liberté, est contraire à la loi nigériane et viole l’un des droits fondamentaux des reporters, la protection de la confidentialité de leurs sources. Si la présidence nigériane s'estime offensée par un article, elle dispose de bien d'autres moyens pour se défendre que de lancer une campagne de harcèlement indigne", a déclaré Reporters sans frontières. L’article incriminé, publié en une le 3 avril dernier, fait état d’une prétendue note de service écrite par le président Goodluck Jonathan à ses conseillers, leur ordonnant de harceler les membres de l’opposition afin de perturber leurs opérations. A la suite de cette publication, que le chef de l'Etat a qualifié de "chantage minable", quatre journalistes de Leadership ont été convoqués, le 8 avril, à 9 heures, auprès d'un commissaire adjoint d'Abuja, Danmallam Mohammed. Chuks Ohuegbe et Chinyere Fred-Adegbulugbe ont été remis en liberté conditionnelle le soir même, aux environs de 22 heures, tandis que leurs deux collègues sont restés aux mains de la police. Tony Amokeodo et Chibuzor Ukaibe ont été transférés au Département d’Enquête Criminelle, en zone 10, où ils ont subi un interrogatoire supplémentaire avant d'être reconduits au commissariat. Interrogé par Reporters sans frontières, le directeur général du groupe Leadership, Azubike Ishiekwene, s'est dit très inquiet pour ses deux journalistes et a décrit leur détention comme une "offense abjecte" contre la liberté de la presse. Il demande leur remise en liberté immédiate et sans conditions. L’association nigériane Human Rights Writers’ Association of Nigeria (HURIWA), a également réagi rapidement en dénonçant les directives du gouvernement. Le Nigéria occupe la 115e place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. En 2012, faisant le bilan de cinq mois de violations de la liberté de la presse, l'organisation avait décrit le Nigéria comme "un pays d'exactions quotidiennes envers les journalistes". Photo : Leadership, siège à Abuja (Pius Utomi Ekpei - AFP)
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Updated on 20.01.2016