L'Iran et l'Ouzbékistan ont échappé à toute condamnation lors de la dernière session du Conseil des droits de l'homme. "Encore une fois, le Conseil n'a pas été à la hauteur de la tâche dont il a la charge", a déclaré Reporters sans frontières.
"Encore une fois, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies n'a pas été à la hauteur de la tâche dont il a la charge. Nous sommes, comme tous les défenseurs des droits de l'homme, profondément déçus que cet organe ne parvienne toujours pas à faire ce pour quoi il a été créé, a déclaré Reporters sans frontières. Les Etats qui ont voté l'abandon de l'examen de la situation des droits de l'homme en Iran et en Ouzbékistan devraient se sentir honteux d'avoir ainsi jeté aux oubliettes des milliers de plaintes de victimes adressées au Conseil. C'est un déni de justice dont ils viennent de se rendre coupables."
"Après la motion de non-action utilisée au début des années 2000 par la Chine notamment, c'est désormais la procédure 1503 qui permet à certains Etats d'échapper à toute condamnation. Il est urgent de remédier à cette situation scandaleuse", a ajouté l'organisation de défense de la liberté de la presse.
La procédure 1503 est destinée à l'examen des communications confidentielles adressées au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Ces communications sont essentiellement rédigées par des victimes, leurs familles ou leurs proches, ainsi que des organisations non gouvernementales. Dans le cas de l'Iran et de l'Ouzbékistan, des milliers de plaintes ont été adressées aux Nations unies.
Mais, le 26 mars dernier, 25 des 47 Etats membres du Conseil des droits de l'homme ont voté l'abandon de l'examen de la situation des droits de l'homme en Iran et en Ouzbékistan, ne donnant ainsi aucune suite aux plaintes adressées par les victimes. La plupart des pays africains ont voté pour. Le Brésil, l'Equateur, le Japon et la Corée du Sud se sont abstenus. Le Mexique et la Suisse se sont abstenus concernant l'examen de la situation en Iran. Les Etats membres votaient sur la base d'une recommandation du Groupe de travail des situations en faveur de la fin de l'examen de la situation dans les deux pays. Cette recommandation aurait été poussée en avant par trois pays membres du Groupe de travail des situations (Azerbaïdjan, Bangladesh et Zimbabwe) quand les deux autres (Argentine et France) s'y seraient opposés.
L'Iran et l'Ouzbékistan sont régulièrement pointés du doigt par les organisations de défense des droits de l'homme. Les deux pays violent massivement les droits des journalistes et leurs dirigeants figurent sur la liste des "prédateurs de la liberté de la presse" établie par Reporters sans frontières.