Reporters sans frontières a réuni, à Paris, plusieurs journalistes, anciens otages en Irak, en Afghanistan et dans la bande de Gaza, pour alerter l'opinion sur la multiplication des kidnappings de professionnels des médias. L'organisation a également publié sa nouvelle liste des prédateurs de la liberté de la presse.
Reporters sans frontières a organisé une conférence de presse, le 3 mai 2007, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, à Paris, dans les locaux de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM).
Des journalistes, ex-otages en Irak, en Afghanistan et dans la bande de Gaza, ont témoigné de leurs conditions de détention et de la nécessaire mobilisation pour les 13 journalistes toujours aux mains de leurs ravisseurs, en Irak et à Gaza.
Florence Aubenas, journaliste au Nouvel observateur, retenue en otage pendant cinq mois en Irak, en 2005, est revenue sur ses conditions de détention. Elle a notamment affirmé que, contrairement à ses propos tenus au moment de sa libération, elle avait bien été détenue en compagnie de trois journalistes roumains, dont Marie-Jeanne Ion.
Les deux femmes ont expliqué avoir été contraintes de ne pas révéler la vérité pour protéger d'autres otages encore aux mains du même groupe. Florence Aubenas a indiqué que jusqu'à 13 personnes avaient été détenues en même temps qu'elle, dans une petite cave. Marie-Jeanne Ion s'est, par ailleurs, inquiétée du fait que "l'arme des prises en otages s'exporte".
Daniele Mastrogiacomo, journaliste du quotidien italien La Repubblica, enlevé en Afghanistan en mars 2007, a rendu hommage à ses deux collaborateurs, exécutés par leurs ravisseurs. "Nous n'étions pas différents avec mon fixeur. Je le connaissais depuis cinq ans", a-t-il expliqué. Il a également affirmé que "si la mobilisation n'influe pas directement sur les ravisseurs, elle met la pression sur les autorités et les oblige à négocier et à discuter". "Ce n'est pas vrai qu'il faut rester discret, sauf pendant quelques périodes clés", a-t-il conclu.
Steve Centanni, journaliste de la chaîne de télévision américaine Fox News, enlevé à Gaza en août 2006, a adressé ses pensées à Alan Johnston, détenu dans la même ville depuis le 12 mars 2007. Il a également déclaré avoir été libéré grâce aux pressions de son gouvernement, de sa chaîne et des organisations internationales.
Simon Wilson, correspondant de la BBC à Jérusalem, a indiqué par téléphone qu'il ne détenait pas d'informations sur le sort de son confrère et appelé les autorités palestiniennes à protéger les étrangers et les journalistes qui travaillent dans les territoires.
Mohammed Yahya, "fixeur" irakien de nombreux médias français (TF1, Le Monde, Europe 1, etc.) contraint de fuir Bagdad en raison des menaces qu'il subissait, a témoigné des difficiles conditions de travail des journalistes locaux.
Les anciens journalistes otages ont appelé à redoubler d'efforts pour obtenir la libération des 13 professionnels de la presse toujours aux mains de leurs ravisseurs en Irak et à Gaza.
La 17e Journée internationale de la liberté de la presse a également été l'occasion, pour Reporters sans frontières de présenter :
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La nouvelle liste des prédateurs de la liberté de la presse en 2007
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Le Mémorial des reporters de Bayeux (Calvados), inauguré le 2 mai 2007
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Le dispositif de sécurité proposé aux journalistes qui souhaitent se rendre dans une zone de conflit
- Le site Internet www.rsf.org désormais en six langues (anglais, arabe, chinois, espagnol, français et persan)
- Le bureau de Reporters sans frontières dans Second life
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Le nouvel album de photographies : "100 photos du Festival de Cannes pour la liberté de la presse"
- La nouvelle campagne de sensibilisation créée par Saatchi & Saatchi.