Équateur : RSF condamne l'assassinat du journaliste Patricio Aguilar et demande l'ouverture d'une enquête urgente
Directeur du journal communautaire El Libertador de Quinindé, Patricio Ernesto Aguilar Vásquez, a été assassiné le 4 mars 2025 à Quinindé, une ville de la province d'Esmeraldas. Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement ce crime et demande l'ouverture immédiate d'une enquête approfondie afin d'identifier et de poursuivre les responsables.
Patricio Ernesto Aguilar Vásquez, 55 ans, était un journaliste expérimenté dont la carrière s'étendait sur plus de 30 ans. Selon les premiers rapports de la police nationale, des hommes armés lui ont tendu une embuscade à l'intérieur d'une résidence du quartier de Fundo Limón, une zone de conflit de Quinindé. Ils ont tiré plusieurs fois sur le journaliste, laissant au moins 27 douilles sur la scène du crime.
Le journaliste avait reçu des menaces en raison de ses reportages et de ses enquêtes sur la violence dans la région. Son assassinat intervient dans un contexte de recrudescence de la violence à Esmeraldas, où au moins cinq morts violentes ont été enregistrées ces dernières heures.
« L'assassinat de Patricio Aguilar est une grave atteinte à la liberté de la presse en Équateur. Les autorités n'ont pas réussi à protéger ce professionnel exposé du fait même de son travail nécessaire de dénonciation de la criminalité et de la corruption politique. Nous exigeons une enquête rapide et crédible qui non seulement traduise les responsables en justice, mais qui s'attaque également aux menaces plus générales qui pèsent sur les journalistes dans le pays. L'Équateur ne peut pas permettre que ce cycle de violences et d'impunité se poursuive - des mesures concrètes pour garantir la liberté de la presse et la sécurité des journalistes doivent être mises en place de toute urgence. »
Depuis 2006, Aguilar dirigeait El Libertador de Quinindé, un média en ligne couvrant la politique et la sécurité publique dans la région. Quelques heures avant sa mort, il avait fait un reportage sur une fusillade à Fundo Limón, la même zone où il a été tué le lendemain. Dans un autre article, il avait dénoncé un vol dans une entreprise locale, partageant des images des auteurs présumés. Des témoins rapportent qu'Aguilar a reçu un appel avant de quitter son domicile et qu'il a été pris en embuscade.
