Reporters sans frontières dénonce l'attaque par deux individus cagoulés et armés du journal Noticias, voz e imagen de Oaxaca, quotidien de l'Etat d'Oaxaca (Sud), ayant fait deux blessés graves. Le journal, connu pour être en opposition avec le gouvernement local, est victime d'intimidations depuis plusieurs mois.
Reporters sans frontières dénonce vivement l'attaque à main armée par deux individus cagoulés, dont a été victime, le 9 août, la rédaction du quotidien de L'Etat d'Oaxaca (Sud) Noticias, voz e imagen de Oaxaca, et qui a fait deux blessés graves parmis les employés. Journal indépendant et critique de la gestion du gouvernement local, Noticias, voz e imagen de Oaxaca était menacé depuis 2004.
“ Nous condamnons le harcèlement et les attaques répétées contre Noticias, voz e imagen de Oaxaca qui durent depuis près de deux ans sans qu'aucune enquête n'ait été menée. Il est urgent que des garanties soient apportées pour protéger l'exercice de la liberté de la presse à Oaxaca. Pour cela, nous réclamons l'intervention immédiate des autorités fédérales pour qu'elles sanctionnent les responsables de cette agression, rien ne justifiant de saccager un média et encore moins d'en blesser les employés”, a déclaré l'organisation.
Le 9 août, deux individus cagoulés et armés se sont introduits dans les bureaux du journal Noticias, voz e imagen de Oaxaca, et ont tiré des coups de feu contre le plafond et les installations de la rédaction, blessant gravement deux employés, Adrían Cortes et Isabel Cruz. D'après le personnel, les individus, qui n'ont pu être identifiés, sont entrés en criant qu'ils cherchaient le directeur du journal, Ericel Gómez Nucamendi. Isabel Cruz a été touchée au sein, et se trouve hospitalisée à l'hopital civil d'Oaxaca. Sa vie est hors de danger, mais elle devra subir une intervention chirurgicale.
Quelques heures auparavant, des individus encapuchonés se sont introduits dans les studios de la Radio Université d'Oaxaca, et ont arrosé d'acide les consoles radio pour bloquer la diffusion des programmes.
Ismael Sanmartín Hernández, directeur éditorial, a porté plainte auprès des autorités et accusé directement le gouverneur Ulises Ruiz, membre du parti institutionnel révolutionnaire (PRI) et son ancien secrétaire du gouvernement Jorge Franco Vargas, d'être les instigateurs de cette attaque en raison de la ligne éditoriale critique du journal. Il a reçu la promesse de la police qu'une enquête serait ouverte, mais pour le moment, a-t-il signalé, personne ne s'est présenté au bureau pour l'interroger sur les faits. Ismael Sanmartín Hernández a déclaré que l'agression est liée à leurs publications sur la gestion sociale par le gouvernement local, et plus particulièrement à la “Une” consacrée à la lutte de membres de l'Assemblée populaire du peuple d'Oaxaca désirant la démission de Ulises Ruiz.
Selon le propriétaire du journal, Ericel Nucamendi, Noticias est le “thermomètre social” de la réalité sociale dans l'Etat. Selon lui, les autres médias de l'Etat sont subordonnés au gouvernement.
Le cas Noticias n'est pas nouveau. Le 17 juin 2005, un groupe de grévistes de l'organisation progouvernementale, la CROC, avait fait irruption dans les locaux du quotidien. Devant le refus de la rédaction de s'associer à cette « grève », les assaillants avaient décidé d'occuper les lieux et de retenir les 31 journalistes présents. Le 19 juin, un autre groupe de la CROC, incluant des policiers locaux, avait intercepté une camionnette de livraison du journal et dérobé plusieurs milliers d'exemplaires du journal. Le 20 juin, les occupants des locaux de Noticias avaient coupé le courant et les lignes téléphoniques de la rédaction.
Noticias avait déjà été attaqué, les 28 novembre 2004. Des individus armés et cagoulés s'étaient introduits dans les ateliers d'impression, causant la mort d'un jeune homme de dix-neuf ans.