RSF dénonce la mort sous la torture d'Ayham Ghazzoul
Organisation :
En arabe (بالعربية)
C’est avec une profonde tristesse que Reporters sans frontières a appris, hier, la mort en détention, sous la torture, de Ayham Mostafa Ghazzoul, collaborateur du Centre des médias pour les médias et la liberté d’expression (SCM), quatre jours après son arrestation, le 5 novembre 2012. “Reporters sans frontières dénonce avec force ce crime. Nos pensées vont à sa famille, à ses proches et aux collaborateurs du SCM toujours incarcérés. L’organisation demande l’ouverture d’une enquête par le médiateur international en Syrie, Lakhdar Brahimi, ainsi que la libération de l’ensemble des prisonniers d’opinion actuellement incarcérées dans les gêoles syriennes”, a déclaré Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters sans frontières.
Ayham Ghazzoul avait été arrêté une première fois, le 16 février 2012, lors de la rafle qui avait visé le SCM et l’ensemble de ses collaborateurs, parmi lesquels son directeur, Mazen Darwish, du fait du rôle important, joué par le SCM, dans la documentation des exactions commises par le régime de Bashar Al-Assad depuis le début du soulèvement. Ayham Ghazzoul avait alors été détenu pendant soixante-sept jours dans les mains des Renseignements de l’armée de l’air avant d’être transféré à la prison d’Adra où il a passé 21 jours. Il a été jugé devant un tribunal militaire, avec six autres collaborateurs du SCM, pour "possession de documents illégaux, publiés dans le but de renverser le régime", et condamné à une peine équivalent à sa détention préventive.
Le 5 novembre dernier, Ayham Ghazzoul, dentiste et étudiant en master, a été arrêté dans les bureaux du Syndicat national des étudiants, sur le campus de l’université de Damas, avant d’être transféré dans les locaux des Renseignements de l’armée de l’air.
Ayham Ghazzoul, né en 1987, était originaire de Deir ‘Atiyeh, dans la banlieue de Damas.
Lire le communiqué du SCM
Ayham Ghazzoul est le 54ème citoyen-journaliste à trouver la mort en Syrie depuis le début du soulèvement en mars 2011. Reporters sans frontières rappelle que le directeur du SCM, ainsi que de nombreux collaborateurs du Centre, sont toujours détenus depuis près d’un an. Son directeur, Mazen Darwish, est le lauréat du prix Reporters sans frontières, Le Monde et TV5MONDE de la liberté de la presse 2012.
La Syrie occupe la 176ème position du classement 2013 de la liberté de la presse publié le 30 janvier 2013. De tous les pays classés, c’est celui où les exactions contre la liberté de l’information auront été les plus nombreuses en 2012.
Publié le
Updated on
20.01.2016