Reporters sans frontières demande au gouvernement et aux maoïstes de respecter leurs engagements
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Reporters sans frontières s'inquiète d'un retour de la censure au Népal. “Deux mois seulement après la signature d'un accord historique entre le chef des rebelles maoïstes, Prachanda, et le Premier ministre, Girija Prasad Koirala, protégeant notamment la liberté de la presse, les journalistes népalais voient ressurgir le spectre de la répression et de la censure. Nous demandons aux différentes parties signataires de l'accord politique du 16 juin dernier de respecter leurs engagements et de laisser les journalistes exercer leur profession en toute liberté”, a déclaré l'organisation.
Le 18 août, vingt-et-une personnes, dont douze journalistes, ont été interpellées et détenues pendant trois heures par un groupe de militants maoïstes. Tous se rendaient dans le district de Bara (sud du pays) pour y couvrir un conflit qui oppose des villageois à l'occasion de la construction d'un barrage. L'un des journalistes, le photographe Ram Sarraf, a été malmené.
Le même jour, des cadres du parti maoïste ont bloqué l'entrée du village de Kabhrepalanchok (est du pays) aux journalistes. Ces derniers désiraient couvrir l'installation d'un camp provisoire de l'Armée de libération du peuple (PLA) accusée d'exploiter les paysans locaux. D'autres journalistes désirant effectuer un reportage sur un camp similaire proche de Katmandou ont également été repoussés par les Maoïstes.
Le 16 août, les dix-sept employés de la station communautaire Ghodaghodi ont été soudainement licenciés par leur direction. Prétextant la réparation d'un transformateur, les dirigeants ont bloqué l'accès des locaux de la radio aux journalistes, leur refusant le droit de récupérer leurs affaires. Le lendemain, le personnel a investi les locaux de la station et y expose désormais un drapeau noir en signe d'opposition au pouvoir.
Plusieurs journalistes ont été menacés de mort en moins d'une semaine. Keshav Adhikari, du Service d'information indépendant (INS) a été menacé pour avoir écrit un article qui, en dénonçant la montée de la délinquance dans un village, aurait mené à l'arrestation de plusieurs personnes. Le 18 août, Jangbu Sherpa a été agressé par la police alors qu'il couvrait un accident de la route. La police l'aurait averti de représailles encore plus importantes « s'il continuait à parler ». Enfin, un groupe d'étudiants a menacé les employés de l'hebdomadaire Mandawi après la publication d'un article soulignant la participation de professeurs dans des fraudes lors d'un examen.
Enfin, la Fédération des journalistes népalais (FNJ) rapporte que, le 13 août, le journaliste Subhak Mahato a été brutalisé et menacé par des militaires pour avoir tenté de prendre une photo de soldats et de cadres maoïstes se serrant la main.
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Updated on
20.01.2016