Réformes pour la liberté de l'information : RSF envoie une lettre ouverte au Premier ministre
Organisation :
Le 7 février 2012, Reporters sans frontières a adressé une lettre ouverte au Premier ministre de Somalie, Abdi Farah Shirdon. L'organisation demande la dépénalisation des délits de presse et la protection des journalistes.
Avec 18 journalistes tués en 2012, la Somalie est le pays le plus meurtrier d'Afrique pour les journalistes. La Somalie a perdu onze places au classement 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, et se positionne désormais en 175e position, sur 179 Etats.
Voici le texte complet de la lettre envoyée par Reporters sans frontières :
A Son Excellence le Premier ministre Abdi Farah Shirdon
Mogadiscio, Somalie
Paris, le 7 février 2013
Objet : De nécessaires réformes pour la liberté de l'information en Somalie
Monsieur le Premier Ministre,
Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de l'information, souhaite vous faire part de ses inquiétudes quant à l'action des autorités somaliennes sur les problèmes affectant les journalistes. La condamnation à un an de prison ferme du journaliste Abdiaziz Abdinur Ibrahim pour des motifs liés à sa profession est un signe décevant au regard de l'engagement pris par votre gouvernement d'assurer la liberté de l'information. Une presse libre, comme vous l'avez déclaré, est "le cœur de toute démocratie et est garantie par la nouvelle Constitution". Or, celle-ci ne peut s'épanouir si les journalistes sont passibles d'emprisonnement lorsqu'ils agissent dans le cadre de leurs activités professionnelles. La dépénalisation des délits de presse dans les meilleurs délais est indispensable pour que la Somalie puisse se prévaloir de la liberté de l'information et de ses bénéfices. L'année 2012 a été particulièrement difficile pour les journalistes somaliens. La Somalie a perdu onze places au classement 2013 de la liberté de la presse établi par notre organisation, et se positionne désormais en 175e position, sur 179 Etats. 18 journalistes ont été tués, victimes d’attentats à la bombe ou directement visés dans des assassinats ciblés, faisant de l’année 2012 la plus meurtrière de l’histoire pour la presse de ce pays. Leur vulnérabilité est renforcée par l'impunité des crimes qui les visent. Aucune enquête n'a, à ce jour, été conduite sur les meurtres des 18 journalistes assassinés. La réforme des autorités policières et judiciaires étant l'une des priorités annoncées par votre gouvernement, nous vous demandons de prendre rapidement des mesures significatives pour lutter contre l'impunité et protéger les journalistes. La dépénalisation des délits de presse et la protection des journalistes permettront à la Somalie d'affronter les défis qui l'attendent en matière de droits de l'homme et de développement avec la crédibilité que tirent toutes démocraties de leur capacité à garantir la liberté de l'information. Les récentes déclarations de votre gouvernement nous laissent espérer que 2013 marquera le renouveau des droits de l'homme et de la liberté de la presse en Somalie. Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'assurance de ma haute considération. Christophe Deloire,
Secrétaire général de Reporters sans frontières
Photo : Abdi Farah Shirdon, premier ministre de la Somalie (Abdurashid Abdulle / AFP)
Mogadiscio, Somalie
Paris, le 7 février 2013
Objet : De nécessaires réformes pour la liberté de l'information en Somalie
Monsieur le Premier Ministre,
Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de l'information, souhaite vous faire part de ses inquiétudes quant à l'action des autorités somaliennes sur les problèmes affectant les journalistes. La condamnation à un an de prison ferme du journaliste Abdiaziz Abdinur Ibrahim pour des motifs liés à sa profession est un signe décevant au regard de l'engagement pris par votre gouvernement d'assurer la liberté de l'information. Une presse libre, comme vous l'avez déclaré, est "le cœur de toute démocratie et est garantie par la nouvelle Constitution". Or, celle-ci ne peut s'épanouir si les journalistes sont passibles d'emprisonnement lorsqu'ils agissent dans le cadre de leurs activités professionnelles. La dépénalisation des délits de presse dans les meilleurs délais est indispensable pour que la Somalie puisse se prévaloir de la liberté de l'information et de ses bénéfices. L'année 2012 a été particulièrement difficile pour les journalistes somaliens. La Somalie a perdu onze places au classement 2013 de la liberté de la presse établi par notre organisation, et se positionne désormais en 175e position, sur 179 Etats. 18 journalistes ont été tués, victimes d’attentats à la bombe ou directement visés dans des assassinats ciblés, faisant de l’année 2012 la plus meurtrière de l’histoire pour la presse de ce pays. Leur vulnérabilité est renforcée par l'impunité des crimes qui les visent. Aucune enquête n'a, à ce jour, été conduite sur les meurtres des 18 journalistes assassinés. La réforme des autorités policières et judiciaires étant l'une des priorités annoncées par votre gouvernement, nous vous demandons de prendre rapidement des mesures significatives pour lutter contre l'impunité et protéger les journalistes. La dépénalisation des délits de presse et la protection des journalistes permettront à la Somalie d'affronter les défis qui l'attendent en matière de droits de l'homme et de développement avec la crédibilité que tirent toutes démocraties de leur capacité à garantir la liberté de l'information. Les récentes déclarations de votre gouvernement nous laissent espérer que 2013 marquera le renouveau des droits de l'homme et de la liberté de la presse en Somalie. Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'assurance de ma haute considération. Christophe Deloire,
Secrétaire général de Reporters sans frontières
Photo : Abdi Farah Shirdon, premier ministre de la Somalie (Abdurashid Abdulle / AFP)
Publié le
Updated on
20.01.2016