Le ministre de l'Information, Agustin Nzé Nfumu, répond à Reporters sans frontières
Organisation :
Suite au communiqué de presse publié par Reporters sans frontières, le 4 janvier 2013, au sujet de la mort du défenseur de la liberté de la presse Manuel Nsé Nsongo, le ministre équato-guinéen de l'Information, de la Presse et de la Radio, Agustin Nzé Nfumu, a adressé une lettre à l'organisation de défense de la liberté de l'information.
Téléchargez l'original de la lettre en espagnol :
Lire ici la retranscription française de son courrier :
République de Guinée équatoriale
Ministère de l'Information, de la Presse et de la Radio Le Ministre Malabo, 7 janvier 2013, Reporters sans frontières,
Messieurs, J'ai été désagréablement surpris à la lecture de vos récentes manifestations d'inquiétudes concernant la mort de Manuel Nze Nsongo, mon très bon ami de longue date et le parrain de l'un de mes enfants. La mort inattendue de Manuel a été un choc douloureux pour nombre de ses amis en Guinée équatoriale, parmi lesquels de nombreux membres du gouvernement qui ont collaboré et travaillé avec lui pendant plusieurs années. Mais les insinuations de Reporters sans frontières selon lesquelles Manuel pourrait avoir été empoisonné par le gouvernement sont infondées et injustes, et les faits que vous citez pour appuyer ces insinuations sont erronés. Pour être plus précis, je n'ai pas eu de "déjeuner de travail" avec Manuel. Nous avons eu une réunion officielle à mon bureau, en présence de deux représentants de l'UNESCO et de mon directeur de cabinet. Deux jours plus tard, lors d'une cérémonie publique au Centre culturel équato-guinéen, nous avons ouvert ensemble un séminaire de formation pour les journalistes sur le VIH/Sida. Manuel est tombé malade dix jours plus tard, et nous ne nous sommes pas vus entretemps. J'apprécie le plaidoyer de votre organisation pour la liberté de la presse, et je suis engagé en faveur du développement d'une presse plus professionnelle en Guinée équatoriale. Mais je crois qu'une organisation comme Reporters sans frontières, qui s'est positionnée comme défenseur de la profession de journaliste, devrait donner l'exemple en matière de rigueur, d'intégrité et de vérité. Je suis personnellement profondément offensé, sentiment que partage mon gouvernement, d'avoir été indirectement accusé par des insinuations sans fondement et inconsidérées sur ma responsabilité dans la mort de mon ami. En outre, la profession de journaliste maintient sa crédibilité comme source d'information par l'adhésion aux grandes valeurs de rigueur et d'impartialité, mais la spéculation, les insinuations et le cynisme tels que ceux contenus dans votre communiqué ne peuvent que renforcer le scepticisme et la suspicion qui existent dans certains milieux à l'égard de la presse. Après tout, si une organisation comme la votre peut recourir à un tel sensationnalisme, que peut-on espérer de journalistes avec moins d'expérience, de formation et de professionnalisme ? Sincèrement,
Agustin Nze Nfumu Photo : Agustin Nze Nfumu
Ministère de l'Information, de la Presse et de la Radio Le Ministre Malabo, 7 janvier 2013, Reporters sans frontières,
Messieurs, J'ai été désagréablement surpris à la lecture de vos récentes manifestations d'inquiétudes concernant la mort de Manuel Nze Nsongo, mon très bon ami de longue date et le parrain de l'un de mes enfants. La mort inattendue de Manuel a été un choc douloureux pour nombre de ses amis en Guinée équatoriale, parmi lesquels de nombreux membres du gouvernement qui ont collaboré et travaillé avec lui pendant plusieurs années. Mais les insinuations de Reporters sans frontières selon lesquelles Manuel pourrait avoir été empoisonné par le gouvernement sont infondées et injustes, et les faits que vous citez pour appuyer ces insinuations sont erronés. Pour être plus précis, je n'ai pas eu de "déjeuner de travail" avec Manuel. Nous avons eu une réunion officielle à mon bureau, en présence de deux représentants de l'UNESCO et de mon directeur de cabinet. Deux jours plus tard, lors d'une cérémonie publique au Centre culturel équato-guinéen, nous avons ouvert ensemble un séminaire de formation pour les journalistes sur le VIH/Sida. Manuel est tombé malade dix jours plus tard, et nous ne nous sommes pas vus entretemps. J'apprécie le plaidoyer de votre organisation pour la liberté de la presse, et je suis engagé en faveur du développement d'une presse plus professionnelle en Guinée équatoriale. Mais je crois qu'une organisation comme Reporters sans frontières, qui s'est positionnée comme défenseur de la profession de journaliste, devrait donner l'exemple en matière de rigueur, d'intégrité et de vérité. Je suis personnellement profondément offensé, sentiment que partage mon gouvernement, d'avoir été indirectement accusé par des insinuations sans fondement et inconsidérées sur ma responsabilité dans la mort de mon ami. En outre, la profession de journaliste maintient sa crédibilité comme source d'information par l'adhésion aux grandes valeurs de rigueur et d'impartialité, mais la spéculation, les insinuations et le cynisme tels que ceux contenus dans votre communiqué ne peuvent que renforcer le scepticisme et la suspicion qui existent dans certains milieux à l'égard de la presse. Après tout, si une organisation comme la votre peut recourir à un tel sensationnalisme, que peut-on espérer de journalistes avec moins d'expérience, de formation et de professionnalisme ? Sincèrement,
Agustin Nze Nfumu Photo : Agustin Nze Nfumu
Publié le
Updated on
20.01.2016