Harcèlement et menaces à l’encontre d’un directeur de rédaction

Reporters sans frontières est très inquiète du harcèlement et des menaces de mort dont est victime le directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Sanghu et ancien vice-président de la Féderation des journalistes népalais, Gopal Budhathoki. Depuis le 5 février 2013, le journaliste a reçu plus de deux cents menaces téléphoniques, et en ligne, dans lesquelles les auteurs lui promettent des représailles mortelles. “Nous réclamons la mise à disposition immédiate de tous les moyens policiers nécessaires à l’identification rapide des auteurs de ces menaces. Les autorités népalaises doivent prendre toute la mesure du harcèlement dont est victime Gopal Budhathoki, et réagir dans les plus brefs délais afin de garantir sa sécurité”, a déclaré Reporters sans frontières. Les menaces de mort à l’encontre de Gopal Budhathoki font suite à la publication dans l’hebdomadaire Sanghu, le 4 février 2013, d’un article dressant le portrait du secrétaire général de la Fédération népalaise des nationalités autochtones (NEFIN), Ang Kaji Sherpa, une organisation politique luttant pour l’égalité des citoyens. Depuis le 5 février, le journaliste a reçu plusieurs centaines de coups de téléphone, souvent assortis de menaces et d’insultes, à toutes heures du jour et de la nuit, depuis 250 numéros différents, issus du Népal et de l’étranger (principalement depuis Hong-Kong et l’Allemagne). 156 appels ont été recensés en provenance d’un unique poste. Le journaliste fait l’objet d’un traitement similaire sur sa page Facebook (captures d’écran), sur laquelle ses harceleurs menacent de le pendre, de le brûler vif et de l’enterrer vivant.


Captures d'écrans des menaces subies par Gopal Bodhathoki sur Facebook “Je suis constamment en alerte. Ma famille est plus que terrifiée et vit sous tension permanente”, a déclaré à Reporters sans frontières Gopal Budhathoki , qui craint de devenir la cible d’une attaque, qui pourrait survenir sur le trajet de son domicile à son bureau qu’il emprunte tous les jours à moto. Dev Prakash Tripathi, président du Réseau national de la presse écrite (Print Media National Network), dont Gopal Budhathoki est trésorier, a porté plainte auprès de la police, mais pour l’heure aucun suspect n’a été arrêté. Il y a une dizaine d’années, alors que le Népal était le théâtre du conflit armé entre les Maoïstes et les forces de sécurité, Gopal Budhathoki avait été victime d’arrestations et de détentions extra légales, par les autorités. Les pressions exercées sur les journalistes se font de plus en plus pressantes au Népal où, le 24 janvier dernier, 22 journalistes issus de différents médias ont été contraints de fuir après avoir été menacés de mort. Le Népal se situe à la 118ème place du classement 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016