Grèce : les officiers de police doivent être formés afin de respecter le travail des journalistes

Après qu’un journaliste grec, Marios Aravantinos, a été sévèrement attaqué par la
police alors qu’il couvrait le 46e anniversaire du soulèvement de l’école Polytechnique
à Athènes, Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités d’agir sans tarder
pour former les forces de l’ordre afin qu’elles respectent le travail des journalistes et
ne se livrent sous aucun prétexte à des débordements.

En Grèce où les gouvernements se succèdent et ne se ressemblent pas, iI est toujours aussi difficile pour les journalistes qui couvrent les rassemblements de travailler dans de bonnes conditions. Les pratiques violentes à l’égard de la presse héritées de la crise de 2008 et des manifestations anti austérité, continuent de perdurer.

 

Un journaliste, Marios Aravantinos, en a encore fait les frais le 17 novembre 2019 à Athènes alors qu’il couvrait un rassemblement commémorant le soulèvement d’étudiants contre la dictature militaire. Le reporter était en train de filmer des policiers qui s’en prenaient aux passants quand les représentants des forces de l’ordre se sont retournés contre lui et l’ont violemment frappé.

 

Dans une interview à un média local, Marios Aravantinos a expliqué qu’un des policiers, averti de sa présence, s’était tourné vers lui en criant “qu’est-ce que tu filmes ?”. Il a ensuite été frappé à l’épaule gauche, puis un deuxième policier l’a bousculé avec son bouclier avant qu’un troisième ne le frappe à la main dans laquelle il tenait son téléphone. “Je leur ai dit que j’étais journaliste mais ils l’ont ignoré” a raconté Marios Aravantinos. Les autorités ont décrit cette manifestation comme un ‘grand succès” alors que la journée avait été marquée par  des  violences, et de multiples arrestations.

 

Il est nécessaire que les forces de polices reçoivent non seulement une formation mais aussi l’ordre explicite de respecter les journalistes qui font leur travail en couvrant des émeutes et d’autres événements, déclare Pauline Adès-Mevel, responsable du bureau UE-Balkans de RSF. Le nouveau gouvernement grec doit s’honorer en n’acceptant plus de tels débordements et violences dirigées contre les journalistes.” 

 

La première mesure votée par le nouveau premier ministre Kyriakos Mitsotakis qui a succédé à Alexis Tsipras en juillet 2019, a été l'abolition d'une loi qui interdisait toute intervention policière dans l'enceinte d'une université, une loi justement héritée du soulèvement étudiant de 1973 contre la junte militaire. Ce contexte politique de répression fait craindre une intensification des atteintes à la liberté d’expression et d’information.

 

La Grèce se trouve en 2019 à la 65e place du Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

Publié le
Updated on 26.11.2019