Dix mois de prison pour des tweets : menace pour la liberté de l’information
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Reporters sans frontières dénonce la peine de dix mois de prison infligée au net-citoyen Abdullah Al-Hadidi, le 8 avril 2013. Le tribunal l’a reconnu coupable d’avoir diffusé des informations sur Twitter, “avec de mauvaises intentions”, concernant le procès des 94 Emiratis, accusés de “mettre en danger la sécurité du pays”; procès dont les audiences se déroulent sans présence des médias observateurs et médias étrangers.
Abdullah Al-Hadidi a été arrêté le 22 mars dernier et immédiatement placé en détention. Au cours de la quatrième audience du procès des 94, le 19 mars, à laquelle il a assisté en tant que fils de l’un des accusés, il a dénoncé dans plusieurs tweets l’interdiction imposée aux journalistes étrangers d’assister au procès. Plus d’une quinzaine d’avocats internationaux se sont également vus interdire l’entrée sur le territoire émirati et n’ont donc pas pu assurer la défense des accusés.
“La décision du tribunal de condamner Abdullah Al-Hadidi pour ses tweets est révélateur de la volonté des autorités d’imposer un black-out médiatique autour du procès des 94, et de leur refus de toute forme de dénonciation publique de leur politique. Nous demandons la remise en liberté immédiate du net-citoyen, ainsi que l’abandon des charges qui pèsent à son encontre”, a déclaré Reporters sans frontières.
“ La politique des Emirats qui consiste à museler les voix critiques qui s’expriment ou informent sur la Toile s’inscrit dans un contexte régional où les condamnations de net-citoyens pour “diffusion de fausses informations” se multiplient. Les pays du Golfe ont trouvé là un moyen aisé d’empêcher la publication de toute information à caractère critique, intimidant les voix qui refusent de se faire le relais du discours officiel ”, a conclu Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016