Demande d’extradition de Julian Assange : « c’est l’avenir même du journalisme qui est en jeu » avec ce verdict historique
A quelques jours de la décision historique relative à la demande d’extradition de Julian Assange émise par les Etats-Unis, Reporters sans frontières (RSF) condamne à nouveau le fait que le fondateur de Wikileaks ait été poursuivi pour ses contributions au journalisme et appelle à sa libération immédiate.
Les procédures judiciaires engagées contre le fondateur de Wikileaks Julian Assange devraient trouver leur conclusion le 4 janvier 2021 : la juge Vanessa Baraitser est appelée à rendre sa décision lors d’une audience prévue à 10 heures locales au Tribunal pénal central de Londres (The Old Bailey). Ce verdict conclut la semaine d’audiences de février 2020 au Tribunal de Woolwich Crown, consacrée à la présentation des arguments juridiques, et les quatre semaines d’audiences à The Old Bailey en septembre, où furent entendus les témoins.
« L’affaire Julian Assange est un scandale. Il est évident que sa motivation est politique et qu’elle vise à faire d’Assange un exemple pour intimider les médias à travers le globe, déclare la directrice de campagnes internationales de RSF, Rebecca Vincent. Si le gouvernement américain parvient à obtenir l’extradition de Julian Assange et à le poursuivre pour ses contributions à un journalisme d’intérêt public, cette jurisprudence pourra s’appliquer à n’importe quel journaliste où que ce soit dans le monde. On ne peut tout simplement pas minimiser les implications que peut avoir cette affaire. C’est l’avenir même du journalisme et de la liberté de la presse qui est en jeu. »
RSF va essayer d'assister à l’audience du 4 janvier ou de la suivre à distance. Cette présence en distanciel fait suite à la décision de la juge début septembre, de refuser l’accès à tous les observateurs d’ONG au Tribunal pénal central, obligeant RSF à trouver une solution pour occuper physiquement les quelques places disponibles dans la galerie publique de la salle bondée.. Seule organisation à y parvenir, RSF a pu recenser les nombreux dysfonctionnements survenus lors des audiences.
En amont de la décision du 4 janvier, RSF a remis la version finale de sa pétition demandant aux autorités britanniques de ne pas extrader Julian Assange, qui, lors de sa clôture le 31 décembre 2020, rassemblait un total de plus de 108 000 signatures (version internationale et version allemande réunies). Le 10 Downing Street avait refusé d’accepter la pétition lorsque RSF la lui avait présentée le 7 septembre dernier, aux côtés de la compagne du fondateur de Wikileaks, Stella Moris, et n’a jamais accusé réception du courriel qui a suivi.
Cette fois, la pétition a été envoyée par courriel au Premier ministre, au ministre de la Justice, au ministre de l’Intérieur et au ministère des Affaires étrangères, du Développement international et du Commonwealth. RSF a également posté un visuel composé des noms de tous les signataires sur sa page d’accueil et sur tous ses comptes de réseaux sociaux internationaux.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni occupent respectivement la 45e et la 35e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2020.
Contact presse : Rebecca Vincent, [email protected] ou +44 7583 137751. (Rebecca Vincent sera disponible pour répondre à des interviews avant et après l’audience du 4 janvier.)