La justice burkinabé a confirmé le 16 août 2006 le non lieu prononcé le 19 juillet en faveur de Marcel Kafondo et de X dans l'affaire Norbert Zongo. La cour d'appel de Ouagadougou a déclaré l'appel de la partie civile représentant la famille de Norbert Zongo “irrecevable”, estimant que “le juge d'instruction a bien fait son travail”, a déclaré une source judiciaire à l'AFP.
La justice burkinabé a confirmé le 16 août 2006 le non lieu prononcé le 19 juillet en faveur de Marcel Kafondo et de X dans l'affaire Norbert Zongo. La cour d'appel de Ouagadougou a déclaré l'appel de la partie civile représentant la famille de Norbert Zongo “irrecevable”, estimant que “le juge d'instruction a bien fait son travail”, a déclaré une source judiciaire à l'AFP.
Cette décision a été dénoncée par de nombreux mouvements de défense des droits de l'homme, partis d'opposition et associations burkinabé. Reporters sans frontières continuera à se mobiliser pour que justice soit faite.
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14.08.2006 - Reporters sans frontières demande l'annulation du non-lieu prononcé pour “Marcel Kafando et X” dans l'affaire Zongo
Reporters sans frontières demande à la chambre d'accusation de la cour d'appel de Ouagadougou d'annuler le non-lieu, prononcé le 19 juillet 2006 par le juge d'instruction Wenceslas Ilboudo, dans l'affaire Norbert Zongo, au motif que la décision a été manifestement prise en raison de “pressions politiques insupportables” et qu'il “viole purement et simplement le code de procédure pénale”.
L'appel interjeté par la famille du directeur de l'hebdomadaire indépendant L'Indépendant, assassiné le 13 décembre 1998 avec trois de ses compagnons, doit être examiné le 16 août 2006.
“Premièrement, l'ordonnance de non-lieu viole purement et simplement le code de procédure pénale. Elle stipule qu'il n'y a pas lieu de poursuivre ‘Marcel Kafando et X'. Or, puisque des poursuites judiciaires ont été engagées pour ‘assassinat', il n'y a aucune raison de clore le dossier en blanchissant non seulement Marcel Kafando, mais également ‘X'. Par conséquent, l'instruction ne peut pas être close sous le seul prétexte qu'un témoin, huit ans après les faits, revient sur ses premières déclarations, qui ôtaient tout alibi à l'un des suspects. Que Marcel Kafando soit dédouané faute de preuves est une chose. Mais ce ‘X' doit continuer d'être recherché par la justice burkinabé, sans quoi il deviendrait encore plus clair que le dossier Norbert Zongo a été clos pour des raisons purement politiques”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Enfin, nous appelons le juge d'instruction Wenceslas Ilboudo a reconnaître qu'il a cédé à des pressions politiques insupportables, qui ont fini par rendre son travail impossible. Un représentant de l'organisation avait rencontré le juge, le mercredi 14 septembre 2005, au palais de justice de Ouagadougou. Wenceslas Ilboudo lui avait alors fait part de son intime conviction et lui avait assuré qu'il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour recueillir les preuves de l'implication du Bataillon de la sécurité présidentielle (BSP), et notamment de Marcel Kafando, dans le quadruple assassinat qui a coûté la vie à Norbert Zongo. Il lui avait également fait part de ses difficultés, étant donné ‘la loi du silence' qui règnait autour du BSP”, a ajouté l'organisation.
Cette conversation avait motivé l'envoi par Reporters sans frontières, le 25 octobre 2005, au premier jour de la campagne électorale pour l'élection présidentielle, d'une lettre ouverte au président Blaise Compaoré. “Le juge d'instruction Wenceslas Ilboudo a tenté d'obtenir que les témoins disent enfin toute la vérité. En vain. Ils craignent pour leur sécurité s'ils venaient à briser la loi du silence. L'instruction est gelée. Aussi, Reporters sans frontières vous demande d'appeler publiquement les témoins de l'affaire Norbert Zongo à parler sans crainte. La justice n'avancera pas si vous ne donnez pas aux témoins l'assurance que vous soutenez leur démarche et que vous vous engagez à assurer leur protection”, avait alors écrit Reporters sans frontières.