La censure en pole position

Reporters sans frontières lance une campagne et une pétition pour dénoncer l’incroyable politique de répression menée par le régime du roi Hamad Ben Aissa Al-Khalifad depuis le début des printemps arabes, et son œuvre de propagande dont le point d’orgue devrait être la tenue d’un grand prix de Formule 1, les 20 et 22 avril 2012. Depuis le début des manifestations démocratiques, en février 2011, les correspondants étrangers sont interdits d’entrée sur le territoire. Les Net-citoyens et les journalistes, en particulier les professionnels de l’image, sont systématiquement traqués quand ils se trouvent aux abords des rassemblements. Les violences sont innombrables, tout comme les emprisonnements, les procédures judiciaires intentées contre les professionnels de la presse et les condamnations prononcées. La Bahrain Press Association, basée à Londres, recense plus de 140 cas d’arrestations, tortures et licenciements de journalistes depuis février 2011. La torture en détention est pratique courante. Des campagnes de diffamation sont menées contre des militants des droits de l’homme. Deux net-citoyens et un patron de presse sont morts pour avoir défendu leur droit d’informer. Le filtrage de sites Internet s’est élargi à tous les sujets liés aux manifestations populaires. De nombreux sites de streaming, qui permettent de transmettre des images en temps réel, ont été bloqués. Car le contrôle des images sur la contestation est une question de survie pour le pouvoir. Rien ne doit filtrer de la revendication populaire et de sa brutale répression. Rien ne doit alerter la communauté internationale. En parallèle, le régime, avec l’aide directe de plusieurs pays du Golfe persique, et grâce à l’incroyable silence des pays occidentaux, soigne son image et multiplie les efforts à la fois diplomatiques et de communication pour présenter le Bahreïn comme un exemple de stabilité politique et de bien-être social. Empêchons la censure de l’emporter.

JE SIGNE LA PÉTITION !

Publié le
Updated on 20.01.2016