Une journaliste du Michoacán introuvable depuis une semaine

Employée du quotidien local El Diario de Zamora, dans l’État du Michoacán (Sud-Ouest), María Esther Aguilar Cansimbe, 32 ans, a mystérieusement disparu il y a huit jours. La journaliste, qui couvrait depuis quatre ans les faits divers, a quitté son domicile le 11 novembre 2009 et n’est plus réapparue. “Il s’agit de la troisième disparition d’un professionnel des médias dans l’une des régions les plus dangereuses du pays, d’où l’offensive fédérale contre la narcotrafic a été lancée en décembre 2006. En tant que spécialiste des faits divers, María Esther Aguilar Cansimbe courait des risques importants. Nous espérons que l’enquête progressera rapidement et ne connaîtra pas un enlisement comparable à celles portant sur les disparitions des journalistes michoacanos José Antonio García Apac, le 20 novembre 2006, et Mauricio Estrada Zamora, le 12 février 2008 (cf. le rapport “Les coulisses de l’impunité” du 28 septembre 2009). Nous attendons d’ailleurs de savoir quelles initiatives comptent prendre les autorités judiciaires du Michoacán et le nouveau ministre fédéral de la Justice, Arturo Chávez Chávez, pour résoudre ces affaires”, a déclaré Reporters sans frontières. C’est à la suite d’un coup de téléphone dans la matinée du 11 novembre, que María Esther Aguilar Cansimbe a quitté son domicile de Zamora, y laissant seules ses deux petites filles à qui elle avait promis de revenir rapidement. La jeune femme n’a plus donné signe de vie depuis. Sa famille a saisi la sous-délégation du parquet général de justice de l’État. Recevant les collègues de la journaliste disparue, le 17 novembre, les autorités judiciaires régionales ont assuré avoir répercuté l’affaire au niveau fédéral. Mariée à un ancien directeur de la sécurité publique de la municipalité de Jacona, María Esther Cansimbe avait récemment publié un article sur une affaire d’abus d’autorité impliquant le directeur de la police et de la circulation de Zamora, le lieutenant Jorge Arturo Cambroni Torres, lequel avait été démis peu après de ses fonctions. Reporters sans frontières souhaite que cette piste soit explorée en priorité. L’organisation s’engage également à promouvoir une aide juridique au profit des familles de journalistes disparus du Michoacán. La disparition de María Esther Aguilar Cansimbe coïncide avec le premier “anniversaire” de l’assassinat d’Armando Rodríguez Carreón, du quotidien El Diario, assassiné le 13 novembre 2008 à Ciudad Juárez (Nord). Le Mexique compte 56 journalistes tués et désormais neuf disparus depuis 2000. Pays du continent où la sécurité des journalistes est le plus menacée, il occupe le 137e rang sur 175 dans le classement mondial établi par Reporters sans frontières en 2009. (Photo: journal Cambio)
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Updated on 20.01.2016