Une chaîne de télévision régionale cible de cocktails Molotov

Reporters sans frontières a exprimé sa vive préoccupation après que la chaîne de télévision régionale Promar TV, basée à Barquisimeto (Etat de Lara, 250 kilomètres à l'ouest de Caracas), a été la cible de cocktails Molotov. Dans une lettre adressée à Diosdado Cabello, ministre de l'Intérieur et de la Justice, l'organisation a demandé l'ouverture d'une enquête afin que ses auteurs soient identifiés et punis. "Il est indispensable que les autorités mettent fin à l'escalade de la violence dont est victime la presse", s'est inquiété Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Ce dernier a rappelé que l'attentat contre Promar TV est la quatrième attaque à l'engin explosif contre un média cette année. L'organisation a demandé au gouvernement d'assurer la protection des journalistes, conformément aux directives de l'Organisation des Etats américains (OEA). Le 13 septembre 2002, trois individus ont jeté quatre cocktails Molotov de fabrication artisanale sur le parking de la chaîne de télévision Promar TV, basée à Barquisimeto, provoquant de légers dégâts matériels. Selon le vigile de la chaîne, l'agression s'est produite vers 1h35 du matin. Promar TV est une station régionale qui reprend le signal d'émission de la chaîne d'information continue Globovisión en même temps qu'elle fournit à cette dernière des informations sur l'Etat de Lara. Globovisión est connue pour son ton critique à l'égard de la gestion gouvernementale. Les partisans du Président lui reprochent également de ne pas avoir diffusé d'images des manifestations de soutien à Hugo Chávez le 13 avril dernier, alors que ce dernier était victime d'une tentative de coup d'Etat. Le 31 juillet dernier, une grenade lacrymogène avait été jetée contre le siège de Globovisión. Trois semaines plus tôt, une grenade avait déjà été lancée contre les locaux de la chaîne. Enfin, le 31 janvier 2002, une engin explosif de faible puissance avait été placé devant les locaux du quotidien Así es la noticia, à Caracas, provoquant des dégâts sur la façade du journal. La direction du quotidien avait été menacée peu de temps auparavant, lors d'un appel téléphonique anonyme dénonçant sa ligne éditoriale, critique envers le gouvernement. Le 29 juillet 2002, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a prolongé pour un délai de six mois les mesures de protection, adoptées le 30 janvier 2002, en faveur des chaînes Globovisión et RCTV. La Commission a demandé aux autorités vénézuéliennes de garantir la sécurité des journalistes et de mener à leur terme toutes les investigations concernant les actes d'intimidation et de violence commis contre les professionnels de l'information.
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Updated on 20.01.2016