Un photographe de Libération frappé par des membres du Betar

Un photographe du journal Libération a été frappé par un membre d'un groupe extrémiste de la jeunesse juive alors qu'il couvrait, à Paris, un gala en l'honneur de Tsahal.

Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, Reporters sans frontières (RSF) s'est inquiétée de l'agression dont a fait l'objet Meyer, photographe de Libération, le 18 mars. Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, a demandé au ministre d'ouvrir une enquête sur les circonstances de l'agression afin que les auteurs soient identifiés. Par ailleurs, il s'est étonné de l'attitude des forces de l'ordre qui n'ont pas protégé le journaliste qui se trouvait entre deux CRS au moment de l'agression. "Il n'est pas normal que des groupes extrémistes puissent s'en prendre à des journalistes sans provoquer de réaction de la part des forces de l'ordre. Nous avons toujours dénoncé de tels actes d'où qu'ils proviennent", a ajouté le secrétaire général de l'organisation. RSF a rappelé qu'elle avait protesté, par exemple, contre l'agression, en 1999, dont avaient été victimes des journalistes de Télé Bocal par des membres du service d'ordre de l'organisation "Action française", ou encore contre les agissements du service d'ordre du Front national responsable, dans le passé, de près d'une vingtaine d'agressions contre la presse. Le Palais des sports accueillait, le 18 mars au soir, le gala annuel de l'Association pour le bien-être du soldat israélien, organisé "en l'honneur de Tsahal". Les journalistes, qui n'étaient pas invités à cette soirée, se tenaient à l'extérieur du bâtiment. Meyer, photographe de Libération, qui se tenait auprès d'un groupe manifestant contre la tenue de ce gala, a été attrapé par des CRS au moment où une altercation commençait entre ce groupe et des membres du Betar, organisation extrémiste de la jeunesse juive. Bien qu'il ait déclaré être photographe pour Libération, il a été conduit vers ces derniers. Devant sa protestation, les deux CRS qui le tenaient sous les aisselles l'ont alors évacué sur un côté. A ce moment-là, un membre du Betar s'est précipité sur le journaliste et l'a frappé du poing au visage. L'auteur de l'agression a pu s'enfuir sans être poursuivi, selon le photographe, par les CRS. Il a reçu trois points de suture.
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Updated on 20.01.2016