Un membre de la garde présidentielle inculpé d'assassinat dans l'affaire Norbert Zongo

Reporters sans frontières (RSF) se félicite de l'inculpation d'"assassinat" et "incendie volontaire" de l'adjudant Marcel Kafando, dans le cadre de l'enquête sur la mort de Norbert Zongo, directeur de l'hebdomadaire L'Indépendant. "L'adjudant Kafando, l'un des responsables du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), la garde rapprochée du président Blaise Compaoré, ne peut avoir agi sans l'aval de ses supérieurs hiérarchiques. Avec cette inculpation, il est désormais impossible de tenir Blaise et François Compaoré à l'écart de l'enquête et du procès des assassins de Norbert Zongo", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "RSF ne peut se satisfaire d'une justice qui se contente de poursuivre les exécutants de cet assassinat alors que ses commanditaires continuent de diriger le pays", a ajouté le secrétaire général. Selon les informations recueillies par RSF, l'adjudant Marcel Kafando a été inculpé d'"assassinat" et "incendie volontaire", le 2 février 2001, par le procureur général Abdoulaye Barry. Marcel Kafando faisait partie des six "sérieux suspects", tous membres du RSP, désignés par la Commission d'enquête indépendante mise en place par le gouvernement burkinabé. Le 17 janvier 2001, François Compaoré a été entendu par le juge d'instruction dans le cadre de l'enquête sur la mort de Norbert Zongo. Le 13 décembre 1998, Norbert Zongo, directeur de L'Indépendant, et trois de ses compagnons ont été retrouvés morts, à Sapouy (100 km au sud de Ouagadougou). Ils ont été tués par balle puis leur véhicule a été incendié. Norbert Zongo avait longuement enquêté sur le cas de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, torturé à mort par des membres du RSP.
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Mise à jour le 20.01.2016