Un journaliste libéré, deux autres emprisonnés

Reporters sans frontières prend acte de la libération, le 3 mai 2006, de Rajendra Gautam, journaliste de l'hebdomadaire Jeejibisa. Tej Narayan Sapkota, de l'hebdomadaire Yojana, et Hom Prasad Bashyal, du Janadesh Weekly, sont toujours détenus. L'organisation demande leur libération immédiate. Par ailleurs, la Cour suprême a décrété que le gouvernement devait permettre à la chaîne Kantipur Television (KTV) de diffuser ses émissions par satellite, ainsi qu'à toutes les radios FM de diffuser des nouvelles. Les violences contre les reporters continuent dans le pays. Le 5 mai, des soldats ont battu cinq journalistes à Katmandou. ------------------- 28.04.2006 Couverture des manifestations démocratiques : au moins 117 journalistes blessés Reporters sans frontières rend hommage au courage des journalistes népalais qui, malgré les violences ciblées contre la presse, ont couvert les manifestations populaires qui ont conduit à la restauration du système parlementaire. « Les violences policières qui ont entraîné la mort d'au moins quinze personnes et blessé plus de deux mille autres, entre le 6 et le 17 avril 2006, n'auraient pas été connues de l'opinion publique internationale si les journalistes népalais n'avaient pas fait leur travail, en prenant des risques considérables », a affirmé l'organisation, membre de la Mission internationale pour la liberté de la presse composée de onze organisations. « Des compensations doivent être accordées aux journalistes blessés ou aux médias dont le matériel a été endommagé. Une réforme des forces de police devrait également garantir que de telles violences ne se reproduiront pas », a ajouté l'organisation. Reporters sans frontières déplore que des journalistes de la presse gouvernementale aient été récemment victimes de représailles : « La couverture du mouvement populaire a été largement favorable au régime autocratique du roi Gyanendra, mais cela ne peut justifier des violences contre les journalistes des médias d'Etat ou proches du pouvoir. » Reporters sans frontières a recensé au moins 117 cas de journalistes agressés et blessés, dont une dizaine par balles, par les forces de sécurité alors qu'ils couvraient les manifestations démocratiques. Dans la très grande majorité des cas, les reporters, identifiables, ont été délibérément agressés par la police. A titre d'exemples, on peut citer les cas de Tilak Koirala et Janak Pandit, reporters de la chaîne Nepal One, matraqués par des policiers, le 23 avril, à Katmandou. Le 19 avril, cinq journalistes ont été blessés par balles dans le district de Jhapa (Est). Narayan Khadka de Nepal FM a rapporté en direct à l'antenne les manifestations, bien que blessé lui-même à la jambe. Le 15, Deergharaj Thapa, de l'hebdomadaire Budhabar, a eu la jambe fracturée par les coups de matraque de policiers à Dailekh (Ouest). Le 10, une douzaine de policiers ont frappé quatre journalistes du groupe de presse privé Kantipur alors qu'ils couvraient une manifestation dans la capitale. Après l'annonce de la restauration du Parlement par le roi Gyanendra, des militants s'en sont pris à des journalistes de la presse gouvernementale. Le 25 avril, des manifestants ont vandalisé les bureaux de Shankar Thapa, correspondant de Radio Nepal à Dipayal (Ouest). Le même jour, le domicile de Nawaraj Pahari, président d'une organisation de journalistes royalistes, a été saccagé à Lamjung (Centre). Plus de 220 journalistes ont par ailleurs été interpellés ou arrêtés alors qu'ils manifestaient pour la liberté de la presse ou qu'ils exerçaient leur métier. Seuls deux journalistes seraient toujours détenus au Népal : Rajendra Gautam de l'hebdomadaire Jeejibisa, et Tej Narayan Sapkota de l'hebdomadaire Yojana.
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Updated on 20.01.2016