Un journaliste disparu retrouvé mort dans la région de Veracruz

Reporters sans frontières est profondément attristée d’apprendre la mort du journaliste Gregorio Jiménez de la Cruz, dont le corps sans vie a été retrouvé aux côtés des cadavres de deux autres personnes dans la commune de Las Choapas le 11 février 2014. Le journaliste, qui couvrait des enquêtes criminelles pour deux quotidiens locaux, avait été enlevé six jours plus tôt par un groupe armé. Si la justice mexicaine a pris le cas très au sérieux dès l’enlèvement du journaliste, les autorités gouvernementales ont écarté d’emblée le mobile professionnel. Erick Lagos, le secrétaire du gouvernement de l’Etat de Veracruz a déclaré ”inacceptable” de dresser un parallèle entre le meurtre et l’activité du journaliste, et préfère évoquer la piste de la vengeance ou du règlement de comptes personnels. “Reporters sans frontières appelle les autorités de l’Etat de Veracruz à tout mettre en oeuvre pour arrêter et traduire en justice les auteurs et les commanditaires de cet assassinat qui ne doit pas rester impuni. Nous les exhortons à ne pas écarter la piste professionnelle. Le gouvernement ne doit pas fermer les yeux sur la réalité du danger permanent qui plane sur la profession. Deux journalistes ont été assassinés en 2013 au Mexique, qui occupe la 152e position sur 180 pays au classement mondial 2014 de la liberté de la presse”, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières. _________________ 06.02.2014 “L’enfer pour les journalistes perdure à Veracruz avec un nouvel enlèvement de journaliste” Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude quant au sort de Gregorio Jiménez de la Cruz, employé des quotidiens locaux Notisur et Liberal del Sur, enlevé par un groupe armé le 5 février 2014 à Coatzacoalcos dans l’État de Veracruz (Est). Cet enlèvement s’est produit alors que journaliste se rendait à son domicile après avoir déposé ses enfants à l’école. Les agresseurs l’ont forcé à monter dans un véhicule avant de prendre la fuite, d’après le témoignage d’un membre de la rédaction de Notisur. L’armée, la marine et la police de l’État de Veracruz sont mobilisées conjointement dans cette affaire. La famille du journaliste a été prise en charge par les autorités et emmenée en lieu sûr. “Reporters sans frontières exhorte les autorités à poursuivre leurs efforts afin de retrouver Gregorio Jiménez de la Cruz, et à arrêter ses ravisseurs, qui devront répondre de leurs actes devant la justice. Le mobile professionnel doit être sérieusement considéré. L’État de Veracruz compte à ce jour quatre journalistes portés disparus et neuf autres tués depuis 2010, ce qui le place parmi les dix régions au monde les plus meurtrières pour la profession”, déclare Lucie Morillon, directrice de la recherche de Reporters sans frontières. A ce jour, la localisation de Gregorio Jiménez de la Cruz, l’identité de ses agresseurs et le motif de son enlèvement demeurent inconnus. Le journaliste fait partie des rares professionnels qui continuent d’informer la population sur les cas d’assassinats et d’enlèvements dans la région, malgré le danger suscité par la diffusion de ce type d’informations. L’État de Veracruz, depuis longtemps sous la coupe de l’organisation paramilitaire des “Zetas”, affiche un taux de criminalité alarmant, à la confluence de différents trafics. L'image du quotidien El Despertador de Veracruz a été récemment prise pour cible, le 28 janvier dernier, lors de la destruction d'un panneau publicitaire au cocktail Molotov à Poza Rica.
Publié le
Updated on 20.01.2016