Un dixième journaliste tué depuis le début du conflit, le cinquième en quinze jours

Lire en arabe (بالعربية) D’après les informations recueillies par l’agence Reuters auprès de militants dans le quartier de Nahar Aisha au sud de Damas, le journaliste Mossaab Mohamed Saeed Al-Odaallah travaillant pour les pages Culture du journal gouvernemental Tishreen, a été tué ce 22 août 2012 par des soldats de l’armée syrienne qui venaient de faire irruption à son domicile. Pour l’un de ses amis contactés par l’Agence France-Presse, il s’agit d’un assassinat ciblé pour le punir de sa proximité supposée avec l’opposition. Ce raid aurait eu lieu au moment où l’armée bombardait de manière intensive le sud de la capitale syrienne. Bombardement qui aurait fait 40 morts, 22 dans le quartier de Kafr Sousseh et 18 à Nahar Aisha. Le journaliste, originaire de Deraa (sud du pays), utilisait un pseudonyme dans ses articles critiques à l’égard de la répression. Il est impossible pour Reporters sans frontières de vérifier avec précision les circonstances exactes de la mort de ce journaliste, du fait de l’impossibilité pour des médias indépendants de se rendre sur les lieux. Si ces informations sont avérées, Mossaab Al-Odaallah est le cinquième journaliste syrien et le dixième professionnel de l’information à trouver la mort depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011. Ce drame intervient deux jours après la mort tragique de la journaliste japonaise Mika Yamamoto, le 20 août dernier, à Alep. Son mari (et confrère) témoigne dans cette vidéo. Par ailleurs, l’organisation est toujours sans nouvelles des deux journalistes de la chaîne Al-Hurra, le reporter palestinien Bashar Fahmi et son cameraman turc Cuneyt Unal, portés disparus depuis le 20 août. Ils seraient actuellement détenus par les forces de sécurité ou un groupe fidèle au régime. En outre, Reporters sans frontières condamne l’arrestation par les forces de sécurité syriennes, le 18 août dernier, du journaliste Malek Abu Al-Kheir de la chaîne Orient TV alors qu’il se rendait de Damas à Beyrouth. Aucune information n’a été donnée sur les raisons de son arrestation, ni sur son lieu actuel de détention. Au moins trente journalistes et citoyens-journalistes syriens croupissent actuellement dans les geôles syriennes.
Publié le
Updated on 20.01.2016