Un deuxième journaliste palestinien succombe à ses blessures à Gaza

La mort d’Ahmed Abu Hussein porte à deux le nombre de journalistes palestiniens tués depuis le début d'un vaste mouvement de protestation dans la bande de Gaza. RSF réclame de toute urgence une enquête indépendante.

La mort d’Ahmed Abu Hussein porte à deux le nombre de journalistes palestiniens tués depuis le début d'un vaste mouvement de protestation dans la bande de Gaza. RSF réclame de toute urgence une enquête indépendante.

 

Blessé par balle lors d’une manifestation le 13 avril à la lisière de la bande de Gaza et de la frontière israélienne, le journaliste palestinien Ahmed Abu Hussein, âgé de 25 ans, a succombé à ses blessures mercredi 25 avril. D’après l’un de ses confrères de la radio Sout al Shaab, Rami el Sharafi, le reporter se trouvait à 700 mètres de la frontière, à un endroit calme, près d’un groupe de manifestants statiques, quand il s’est soudainement effondré, après avoir été touché par un tir manifestement délibéré. Au moment des faits, le journaliste qui travaillait également pour le site d’information Bisann news, portait un casque bleu roi avec les lettres TV écrites sur un autocollant jaune fluo. Il était aussi équipé d’un gilet pare-balles sur lequel était marqué le mot “Press”. Des images vidéo amateur confirment ces informations.

 

 

“Nous adressons toutes nos condoléances à la famille d’Ahmed Abou Hussein et exprimons notre plus vive consternation et incompréhension, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Pourquoi ce journaliste a t-il été délibérément ciblé alors qu’il se trouvait à plusieurs centaines de mètres de la frontière ? Nous demandons aux autorités israéliennes et palestiniennes d’ouvrir au plus vite une enquête indépendante et de tout mettre en oeuvre pour condamner les auteurs de ce crime délibéré contre la liberté de la presse.”

 

Ce décès survient moins d’un mois après celui du journaliste Yasser Murtaja, qui avait succombé à ses blessures le 6 avril dernier, après avoir été touché par des tirs de l’armée israélienne pendant l’une des manifestations organisées dans le cadre de "la marche du retour" à la frontière avec Israël. Lui aussi était alors clairement identifié comme journaliste.

 

Depuis le début de ce mouvement de protestation le 30 mars 2018, au moins neuf autres journalistes palestiniens ont été blessés par l’armée israélienne. La plupart ont été touchés par des balles explosives ou de type “dum-dum”. L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a d’ailleurs dénoncé des blessures par balles inhabituelles et dévastatrices. Youssef al Kronz, un photographe freelance, touché aux deux jambes, alors qu’il couvrait la manifestation du 30 mars à environ 750 mètres de la frontière, a dû être amputé d’une bonne partie de sa jambe gauche. Lui aussi portait un gilet qui l’identifiait clairement comme journaliste.

 

Israël et les territoires palestiniens occupent respectivement la 87e et la 137e place du dernier Classement mondial de la liberté de la presse.

Publié le
Updated on 27.04.2018