Un an de prison avec sursis pour le directeur de l'hebdomadaire arabophone Al Michaâl

La cour d'appel de Casablanca a confirmé, le 9 mai 2006, la peine d'un an de prison avec sursis et l'amende de 100 000 dirhams (9000 euros) à l'encontre de Driss Chahtane, directeur de l'hebdomadaire Al Michaâl, pour diffamation envers le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Le journaliste a été condamné pour « atteinte à la personne d'un chef d'Etat », sur la base de l'article 52 du code de la presse marocain. Reporters sans frontières dénonce cette sentence et rappelle, une fois encore, la nécessité d'une réforme visant à dépénaliser les délits de presse. Le journal Al Michaâl a dénoncé dans un communiqué, publié le 10 mai 2006, les conditions du procès : «Le verdict n'a pris en considération aucune des nombreuses réclamations de la défense concernant les vices de forme flagrants, et dont le plus important est le refus de la présentation de ladite requête du président algérien ». Lors de la dernière audience les avocats du journal avaient refusé de plaider et s'étaient retirés en déclarant que “les conditions d'un procès équitable et le respect des droits de la défense n'étaient pas garantis”. L'hebdomadaire avait publié, dans son édition du 31 mai au 6 juin 2005, une caricature et un article satirique commentant la vie privée du président algérien Abdelaziz Bouteflika, jugés diffamatoires par ce dernier. Le 5 juin, le journaliste avait été longuement interrogé par la police judiciaire casablancaise, puis par le procureur près le tribunal de première instance de Casa-Anfa.
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Updated on 20.01.2016