Un ancien journaliste et opposant politique remis en liberté après un mois et demi derrière les barreaux

Reporters sans frontières est soulagée par la remise en liberté, le 14 août 2013, de Daher Ahmed Farah, incarcéré depuis le 2 juillet dernier pour refus d'exécution judiciaire. L'ancien journaliste et opposant politique aura passé deux mois dans la prison centrale de Gabode, dans la ville de Djibouti. Il avait déjà été incarcéré à plusieurs reprises depuis le début de l'année. Malgré sa remise en liberté, la Cour suprême de Djibouti doit encore statuer, dans les semaines à venir, sur les 20 000 francs de Djibouti d'amende (100 euros) et 3 500 000 francs de Djibouti de dommages et intérêts (14 500 euros) qui lui sont réclamés. -------- 02.07.2013 - Un ancien journaliste et opposant politique incarcéré pour la deuxième fois en deux mois Reporters sans frontières dénonce avec la dernière énergie la condamnation de Daher Ahmed Farah, le 2 juillet 2013, à deux mois de prison ferme à la prison centrale de Gabode, dans la ville de Djibouti. L'ancien journaliste et opposant politique a été convoqué à huit heures du matin suite à sa condamnation par la Cour d'appel, le 26 juin 2013, pour refus d'exécution judiciaire. Daher Ahmed Farah a été immédiatement incarcéré, sans avoir comparu devant un juge ou avoir été présenté devant le parquet. "La nature arbitraire du processus juridique dans l'affaire Daher Ahmed Farah est un précédent injuste et inacceptable à Djibouti" a déclaré Reporters sans frontières. "Ces développements sont en contradiction avec l'ouverture du dialogue avec l'opposition annoncée par le président Ismail Omar Guelleh le 27 juin dernier." "Nous dénonçons cette stratégie de harcèlement des acteurs de l'information et de l'opposition et demandons la remise en liberté immédiate et sans conditions de l'ancien journaliste" a déclaré l'organisation. Plus d'informations sur l'affaire Daher Ahmed Farah ----------- 28.06.2013 - La justice s'acharne contre les journalistes de l'opposition Reporters sans frontières proteste vigoureusement contre la stratégie sans cesse répressive employée par les autorités djiboutiennes à l'encontre des médias et journalistes critiques. "Le harcèlement politico-judiciaire visant à décourager les voix critiques et à museler les supports d'information proches de l'opposition, auquel nous assistons depuis plusieurs mois, est en flagrante violation de la liberté de l'information. Dans ce pays déjà peu enclin à respecter la liberté d'expression, les récentes décisions de justice créent un environnement pesant qui entache les célébrations de l'anniversaire de l'indépendance du pays, le 27 juin 1977", a déclaré Reporters sans frontières. Le 26 juin 2013, l'ancien journaliste et opposant politique, Daher Ahmed Farah a été à nouveau condamné à deux mois de prison ferme pour "refus d'exécution judiciaire". Cette décision de la Cour d'appel de Djibouti outrepasse une décision précédente de la Cour suprême, laquelle avait annulé une condamnation de l'ancien journaliste pour un délit de presse en juillet 2003. Daher Ahmed Farah s'attend désormais à être arrêté à tout moment. Il a déjà été plusieurs fois interpellé depuis le début de l'année et même détenu trois semaines à la prison centrale de Gabode pour "intelligence avec une puissance étrangère" et "atteinte au moral de l'armée. Lors de la même audience à la Cour d'appel, le responsable du site d'informations La Voix de Djibouti, Maydaneh Abdallah Okieh, qui est détenu par les autorités depuis le 15 mai dernier, a vu sa peine de prison de 45 jours alourdie à cinq mois. La Cour a également confirmé sa condamnation à payer deux millions de francs Djibouti (8 600 euros) de dommages et intérêts au commandant de police Elmi Daher Miguil, dit Elmi Gess, pour une affaire de diffamation. Enfin, quatre collaborateurs du même média, Farah Abadid Hildid, Houssein Ahmed Farah, Moustapha Abdourahman Houssein et Mohamed Ibrahim Waïss, en liberté provisoire depuis le 23 juin 2011, ont été convoqués à se présenter devant le tribunal le 8 juillet 2013, après une requalification des charges retenues à leur encontre. L'accusation initiale de "participation à un mouvement insurrectionnel" est requalifiée en "incitation aux troubles de l'ordre public", ce qui peut permettre à la chambre correctionnelle de les condamner à de lourdes peines. Deux de leurs collègues qui avaient été détenus en 2011, Houssein Robleh Dabar et Abdillahi Aden Ali, ont bénéficié d'un non-lieu. Djibouti se situe à la 167e place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2013 de la liberté de l'information établi par Reporters sans frontières. Photo : Président djiboutien, Ismail Omar Guelleh (Simon Maina / AFP)
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Mise à jour le 20.01.2016