Tanzanie: Un ministre annonce le décès d’un journaliste porté disparu depuis plus d’un an et demi.

Interrogé au micro de la BBC, le ministre des Affaires étrangères de la Tanzanie a annoncé, sans aucune explication, le décès du journaliste Azory Gwanda, porté disparu depuis plus d’un an et demi. Reporters sans frontières (RSF) dénonce le manque de considération des autorités tanzaniennes dans le traitement de l’affaire et exige que les détails de l’enquête soient rendus publics.

“Où est-il?” Interrogé le 10 juillet dans l’émission “Focus on Africa” de la BBC sur la disparition du journaliste Azory Gwanda, le ministre des Affaires étrangères tanzanien, Paramagamba Kabudi, a laissé entendre que le journaliste avait “disparu” et était “mort”. Avant d’ajouter que “l’Etat ne s’occupait pas seulement du cas de Azory Gwanda” mais de “ tous ceux qui sont malheureusement morts” dans le district côtier du Rufiji à l’est de la Tanzanie. Correspondant pour le journal en Kiswahili, Mwananchi, et de sa version anglaise The Citizen, le journaliste y enquêtait sur des assassinats suspects de fonctionnaires locaux lorsqu’il a disparu le 21 novembre 2017. L’Etat tanzanien n’avait jamais répondu aux nombreuses sollicitations de la société civile dont RSF pour mener une enquête sérieuse sur le sort du journaliste.


“L’annonce surprise et sans explication du décès de ce journaliste après un an et demi de silence et de minimisation de l’affaire est choquante. Elle illustre le peu de considération des autorités tanzaniennes à l’égard de l’exercice d’un journalisme libre et indépendant en toute sécurité dans le pays, déclare Arnaud Froger, responsable du Bureau afrique de RSF. Si jamais une enquête a bien été menée par les autorités, nous exigeons que ses conclusions soient rendues publiques. La disparition ou l’assassinat d’un journaliste ne doivent pas rester impunies.”


La Tanzanie, 118e sur 180 pays, a perdu 25 places dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019.


Publié le
Updated on 11.07.2019