Suris pour Djilali Hadjadj

Le collaborateur du Soir d’Algérie et militant anti-corruption Djilali Hadjadj a été condamné à six mois de prison avec sursis et 50 000 dinars (500 euros) d’amende, à l’issue de son procès devant le tribunal Sidi M’Hamed d’Alger, le 13 septembre 2010. Son épouse a été condamnée à deux mois de prison avec sursis, adjoint à une amende de 20 000 dinars (200 euros). Djilali Hadjadj a été remis en liberté à l'issue de l'audience. Très investi dans le combat contre la corruption et pour la liberté d’expression, Djilali Hadjadj a été inculpé suite à la plainte déposée par la Direction générale de la Caisse nationale d’assurance santé (CNAS), sur la base de la rédaction de trois certificats médicaux à son épouse. (http://fr.rsf.org/algerie-un-journaliste-et-militant-anti-08-09-2010,38315.html) Décidés à prouver leur innocence, le couple a décidé de faire appel de la décision de justice. « Je suis plus déterminé que jamais. J’irai jusqu’à la Cour suprême s’il le faut. Cela fait près de quinze ans que je suis traduit devant les tribunaux. J’ai dû me présenter plus d’une centaine de fois devant le juge d’instruction, dans près d’une cinquantaine de procès », a déclaré Djilali Hadjadj à Reporters sans frontières. Devant l’évidence des irrégularités de procédure, le verdict a été rendu en une journée. Le médecin et journaliste n’a reçu aucune convocation, ni pour l’instruction, ni pour le procès. De part sa nature, cette affaire aurait dû être traitée dans l’enceinte du Conseil de l’Ordre des médecins, et non du droit commun. « Ce procès a été celui de la justice algérienne. C’est une grande victoire pour tous ceux qui s’engagent en faveur des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté de la presse dans le pays. Il faut unir nos forces et poursuivre ce combat », a ajouté Djilali Hadjadj. ---------------------- 08/09/2010 - Un journaliste et militant anti-corruption arrêté Collaborateur du Soir d’Algérie et militant anti-corruption, Djilali Hadjadj, a été arrêté le 5 septembre au soir à l’aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Marseille. Il a été transféré au commissariat central de Constantine pour interrogatoire, avant d’être présenté devant le procureur de la République le lendemain. Il a été transféré le 7 septembre à Alger. Après avoir passé la nuit à Boumerdes (60 km à l’est d’Alger), Djilali Hadjadj devrait être présenté aujourd’hui au tribunal Sidi M’Hamed d’Alger. Cette arrestation fait suite à la plainte déposée par la Direction générale de la Caisse nationale d’assurance santé (CNAS). « Dans cette affaire, il s’agit en fait, de trois certificats médicaux que Djilali Hadjadj a, en sa qualité de médecin, délivrés à une patiente, laquelle se trouve être son épouse », a déclaré son avocat, Me Smaïn Chamma, dans une interview au Soir d’Algérie, le 7 septembre 2010. Les autorités affirment que l’arrestation de Djilali Hadjadj fait suite à un différend d’ordre privé, sans lien avec ses activités journalistiques et militantes. Toutefois, au regard des moyens disproportionnés déployés par les autorités pour un simple litige de droit commun, on peut s’interroger sur les motivations réelles de certains secteurs du gouvernement. Reporters sans frontières est en effet inquiète que cette accusation soit un prétexte pour faire taire un homme qui n’a eu de cesse de dénoncer la corruption en Algérie. Président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AALC), il est également le représentant de l’ONG Transparency International en Algérie. Auteur du livre « Corruption et démocratie en Algérie », publié en 1999 (réédité en 2001), Djilali Hadjadj avait accordé de nombreuses interviews dans lesquelles il dénonçait les malversations dans la passation de marchés publics. Il a également collaboré à l’ouvrage collectif « Notre ami Bouteflika », coordonné par Mohamed Benchicou, publié en juin dernier. En outre, il collabore depuis plus de cinq ans avec le quotidien Le Soir d’Algérie, dans deux rubriques hebdomadaires, l’une intitulée « Le Soir Corruption », la seconde « Le Soir Retraite ». Contacté par Reporters sans frontières, Monsieur Boughanem, directeur de publication du Soir d’Algérie, a déclaré qu’ « il est clair que l’arrestation de Djilali Hadjadj est liée à ses activités anti-corruption. L’ampleur des moyens déployés ne peut faire croire le contraire ».
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Updated on 20.01.2016