Sécurité des journalistes : RSF salue une nouvelle Résolution

Actualisation du 25/09/2014

Le Conseil des droits de l’homme a adopté jeudi 25 septembre une nouvelle résolution sur la sécurité des journalistes.

Le Conseil des droits de l’homme vient d’adopter une nouvelle résolution sur la sécurité des journalistes. Le projet présenté notamment par la France et l’Autriche a été coparrainé par plus de 90 pays. Reporters sans frontières se réjouit de ce nouveau texte plus concret et précis quant aux mesures à adopter afin de mieux protéger les journalistes. Il engage les Etats à “promouvoir un environnement sûr et favorable qui permette aux journalistes de faire leur travail de manière indépendante”. Le texte rappelle que la protection des journalistes est consacrée non seulement en situation de conflit, mais également en temps de paix. Il condamne la surveillance illégale ou arbitraire des communications dont les journalistes peuvent être victimes. La résolution demande également aux Etats d’instaurer des mesures concrètes pour lutter contre l’impunité ainsi que des mécanismes de protection préventifs. Ces éléments correspondent à plusieurs recommandations présentées par l’organisation (voir les Recommandations de RSF). Cette nouvelle résolution, comme l’ensemble des décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme, sont dépourvues de caractère obligatoire et contraignant. Pour éviter que ce nouveau texte ne soit qu’une déclaration de principe, il faut que les Etats passent à l’action et que des mécanismes de contrôle de leurs obligations soient mis en place. --------------------- Communiqué du 16/09/2014 Sécurité des journalistes : les Etats doivent s’engager davantage Alors qu’une résolution sur la sécurité des journalistes est actuellement en discussion au Conseil des droits de l’homme, Reporters sans frontières publie ses recommandations en la matière. L’organisation appelle à la mise en place de mesures préventives, à la prise en compte des journalistes non professionnels et au renforcement de la lutte contre l’impunité. A l’occasion de la 27eme session du Conseil des droits de l’homme, Reporters sans frontières publie ses recommandations en matière de protection des journalistes. L’organisation interviendra le 18 septembre au cours d’une session dédiée au « rôle de la prévention dans la promotion et la protection des droits de l’homme » afin de mettre l’accent sur la nécessité de protéger les acteurs de l’information. Depuis le début de l’année 2014, 50 journalistes ont trouvé la mort. En 2013, RSF comptabilisait 71 journalistes assassinés et l’année 2012 détient le triste record de 88 journalistes et 50 net-citoyens tués. “Il est urgent que les Etats s’engagent à prendre des mesures concrètes, alors que les principes sont posés et que la protection des journalistes est incontestablement inscrite dans les textes internationaux, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. La création de dispositifs d’application du droit international, la mise en place de mesures préventives comme les mécanismes d’alerte d’urgence, l’adoption de méthodes d’investigation spécialisées et efficaces pour lutter contre l’impunité sont essentielles ”. Dans ses recommandations, l’organisation insiste sur la nécessité de créer des procédures de suivi de la résolution 1738 . Cette résolution prévoit que les Etats mettent fin à l’impunité et traduisent en justice les responsables d’exactions. Pour ce faire, ils doivent mettre en place des méthodes d’enquêtes et de poursuites efficaces. Une autorité comme un conseiller spécial auprès du secrétaire général des Nations Unies permettrait d’effectuer un contrôle des obligations des Etats en la matière. Il est en outre nécessaire de protéger les net-citoyens au même titre que les journalistes, dès lors qu’ils effectuent une mission d’information. Par ailleurs, la question de la surveillance des communications doit être intégrée à la sécurité des journalistes. Enfin, des formations à la sécurité physique et numérique doivent être privilégiées. Reporters sans frontières demande également que des mesures préventives concrètes soient adoptées pour protéger les journalistes et net-citoyens. La mise en place de programmes de protection, de mécanismes d’alerte et d’évacuation d’urgence ou d’abris protégés permettrait d’éviter les attaques ou les attentats perpétrés contre les acteurs de l’information menacés. Le texte, qui sera examiné par les Etats lors de la session du 24 septembre prochain, sera la 3eme résolution du Conseil des droits de l’homme sur la question de la sécurité des journalistes : la première a été adoptée le 26 mars 2010 (résolution 13/24) et la seconde le 27 septembre 2012 (résolution 21/12). En moins de dix ans, de nombreux textes onusiens ont été élaborés afin d’améliorer la protection des journalistes, de la résolution 1738 (2006) du Conseil de sécurité des Nations unies, à la plus récente, celle de l’Assemblée générale des Nations unies du 18 décembre 2013. Le 13 décembre 2013, lors d’un panel du Conseil de sécurité consacré à la sécurité des journalistes, Reporters sans frontières avait présenté ses recommandations aux délégations. Elle avait également envoyé une soumission écrite au CDH sur ce thème en juin 2014, lors de sa 26e session ( A/HRC/26/NGO/4) et en septembre 2013, lors de sa 24e session (A/HRC/24/NGO/32 ).
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Updated on 25.01.2016