RSF salue une campagne inédite des médias américains contre la “guerre” de Trump

Reporters sans frontières (RSF) apporte tout son soutien à la contre-offensive sans précédent menée par les médias américains pour riposter à la “sale guerre” du président Donald Trump contre la presse.

À l’initiative du Boston Globe, environ 200 journaux devaient publier, ce jeudi 16 août, des éditoriaux défendant la liberté de la presse. D’après Marjorie Pritchard, la rédactrice en chef en charge des éditoriaux au Boston Globe, si ces textes reflètent une variété de points de vue, tous prônent “l’importance d’une presse libre et indépendante.”

 

RSF salue les efforts de ces rédactions qui révèlent ce qui se cache derrière la rhétorique anti-média du président , à savoir une menace envers la liberté de la presse, déclare Margaux Ewen, directrice du bureau Amérique du Nord de RSF. L'intolérance de la Maison Blanche envers les journalistes atteint un niveau sans précédent et crée une situation qui s’est d'ores et déjà révélée dangereuse pour les journalistes, aux Etats-Unis comme à l'étranger.”

 

Le Boston Globe a proposé une “réponse editoriale coordonnée” pour faire face aux attaques que subit la presse dans un contexte toujours plus défavorable. Il y a quelques jours, lors d’un meeting en Pennsylvanie, Donald Trump a désigné les journalistes présents tout en accusant la presse de relayer de “fausses, fausses informations dégoûtantes”. Dans un tweet daté du 5 août, il a par ailleurs, de nouveau affirmé que les médias étaient les “ennemis du peuple”, arguant qu’ils engendraient des divisions, de la méfiance et même la guerre. Le 25 juillet, la Maison Blanche a d'autre part interdit l’accès à une conférence de presse à une journaliste de CNNKaitlan Collins, en représailles à des questions “inappropriées” posées par cette dernière à Donald Trump plus tôt dans la journée.

 

Ce genre d’attitude ouvertement hostile envers la presse est monnaie courante depuis le début du mandat de Donald Trump. Au-delà des attaques verbales constantes et des tentatives de restrictions d'accès à la Maison Blanche pour les médias, le président américain n'a de cesse de décrédibiliser le travail des journalistes lorsqu'il est critique à son égard. Il est même allé jusqu’à demander que soient retirés des permis de radiodiffusion à certains médias.

 

 

Un tel contexte explique en partie le déclin des Etats-Unis au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018. Le pays se situe à la 45e place sur 180, après avoir chuté de deux places l’année dernière.





Publié le
Updated on 15.08.2018